Le Rwanda
organisait, les 19 et 20 décembre, son « dialogue national »
(Umushyikirano), destiné à dresser l’état de la nation. Séance de reddition des
comptes mâtinée de show patriotique, en présence du président Paul Kagame, ce
rituel annuel est devenu un événement incontournable depuis 17 ans. « Quand
les autres marchent, nous devons courir. » Au pupitre de la salle de
conférence d’un Kigali Convention Center (KCC) garni de plusieurs centaines de
personnes chauffées à blanc, Paul Kagame énumère, face à un public conquis
d’avance, les succès enregistrés par le Rwanda 25 ans après le génocide des
Tutsi. Égalité homme-femme, croissance économique, tourisme, climat des
affaires…
Lors du traditionnel discours d’ouverture, le président rwandais insiste, comme à son habitude, sur les chiffres et les classements, brandis comme autant d’instruments de mesure des progrès accomplis par le pays depuis 1994, l’an zéro du « nouveau Rwanda ». Cette grand-messe annuelle, à mi-chemin entre séance d’évaluation des performances de l’administration et raout patriotique, a réuni pendant deux jours le gratin politique et militaire du pays, de nombreux représentants de la société civile ainsi qu’une partie de la communauté diplomatique. Le principe est le suivant : l’espace de 48 heures, chaque représentant de l’administration, du ministre au maire de district, est appelé à rendre des comptes.