Macky Sall, l’homme à la victoire technique préfabriquée dans les laboratoires à tricherie d’Aly Ngouille Petro-Tim, vient de sceller l’élection présidentielle de son nouveau royaume. Voici ce qu’il racontait la semaine dernière dans un Tweet des plus ubuesques venant d’un 《président en exercice : «À l’issue d’élections libres et transparentes attestées par tous les observateurs, il s’agit à présent de respecter et de faire respecter la volonté souveraine du peuple Bissau-guinéen. L’#UA, la #CEDEAO les partenaires doivent continuer à accompagner Bissau pour une paix durable.» Voilà une communication irresponsable et une flagrante ingérence dans les affaires intérieures d’un pays libre qui ne fera que jeter de l’huile sur le feu. De quel droit Macky Sall, même pas capable d’assumer et d’assurer ses charges nationales, se permet-il cette prise de partie alors même que la cour suprême bissau-guinéenne n’avait pas encore délibéré sur les recours d’un des candidats; que la Cedeao (plus nuancée) et, surtout l’Union Africaine, adoptaient une position de relative prudence ?
Et voilà d’ailleurs que par une décision datant d’hier, la Cour suprême bissau-guinéenne vient d’ordonner le recomptage des voix après celui des pv. Au-delà du camouflet ainsi subi et des risques inconsidérés que son attitude fait peser sur la Guinée-Bissau, le Sénégal et la sous-région, c’est l’inculture diplomatique et le mépris des règles élémentaires de bon voisinage qui doivent inquiéter chez Macky. Soyons clairs, les partis et personnalités politiques de pays différents peuvent bien se porter soutien moral lors de scrutins sur la base d’affinités politiques, idéologiques ou personnelles. Les libéraux du monde entier soutiennent les candidats libéraux, les socialistes idem. Ce n’est pas cela qui remis en cause. Ce qui l’est ici, c’est une ingérence flagrante pendant la campagne (allocation de moyens), entre les deux tours (convocation des candidats malheureux pour nouer un pacte avec Embalo à Dakar) et dans la phase contentieuse (réception de Embalo à Dakar et le déclarer vainqueur alors que les recours auprès de la cour suprême étaient encore pendants).
Aujourd’hui, la situation dans ce pays voisin est des plus tendue. Et si certains acteurs expriment leur méfiance (légitime) vis à vis de la Cedeao, tous considèrent Macky comme un élément destabilisateur et un acteur de la crise. Il s’agit ni plus ni moins de l’expression de l’égo d’une personne qui s’était convaincue de son leadership sous régional africain et mondial alors que le flop de sa médiation burkinabé, de la candidature sénégalaise à l’UA, du dénouement de la crise gambienne par la médiation guinéenne et mauritanienne et, surtout, le scellé de sort du Franc CFA par les présidents Ouattara et Macron sont autant de symptômes du déclin diplomatique et de la perte d’influence du Sénégal sous son magistère. La Guinée-Bissau ne doit pas lui servir d’exutoire, d’autant qu’il a mieux à faire avec la crise économico-sociale qui sévit au Sénégal à cause de son incompétence.