Les détracteurs du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur n’en ont apparemment pas encore fini avec lui. Selon des sources dignes de foi, une réunion entre quelques responsables de l’Alliance pour la République (Apr) et pas des moindres, parce qu’il y avait la présence d’un ministre d’Etat, un ministre travaillant dans le Cabinet du chef de l’Etat et un autre disposant d’un juteux portefeuille (préférant se faire représenter) s’est tenue, ce week-end, pour planifier une stratégie de mise à mort symbolique d’Amadou Bâ, ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’extérieur. Il est reproché au chef de la diplomatie sénégalaise d’avoir un «agenda secret» devant le porter à la magistrature suprême. Et cela, dès la prochaine élection présidentielle prévue en 2024. Alors que son mentor, Macky Sall, maintient un flou artistique en ne disant «ni oui, ni non», s’il serait candidat pour un troisième mandat.
Des journalistes conviés
L’opération de mise en quarantaine en cette période de coronavirus devrait passer par les médias, selon certaines indiscrétions. Lors cette rencontre qui s’est tenue samedi, précisément du côté de la Cité Isra, quelques journalistes, triés sur le volet, notamment un Directeur de Publication, ont été conviés «à prendre part à une réunion d’informations». Des plumes armées qui soutiennent et portent le combat des anti-Bâ. Il faut rappeler que des vagues apéristes n’ont pas commencé à déferler aujourd’hui avec l’objectif clairement affiché d’emporter l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, coupable, à tort ou à raison, de lorgner le fauteuil du Président Macky Sall. On peut citer, entre autres, les récentes sorties de Mbaye Ndiaye (ministre d’Etat, directeur des Structures de l’Apr et responsable des Parcelles Assainies), Mame Mbaye Niang (ministre-chef de Cabinet du président de la République) mais aussi Bara Ndiaye (Administrateur de la Maison de la presse). Ce qui a fait dire à certains analystes politiques que c’est Macky Sall qui agirait par procuration en faisant semblant de ne rien savoir.
Mortal Kombat fixé en 2022
«Nous sommes au courant qu’il (Amadou Bâ, Ndlr) va quitter le navire. Sauf qu’il veut être viré pour bénéficier de ce qu’on appelle, en politique, la victimisation. Il s’est même donné une date. C’est en 2022», confie un responsable de l’Alliance pour la République (Apr. Ce que des proches de l’ancien argentier de l’Etat réfutent en parlant de «pathologie» et de «paranoïa» pour qualifier la récurrence des attaques contre Amadou Bâ qui, selon eux, «continue de bénéficier de la confiance du Chef de l’Etat qui nomme à tous les emplois civils et militaires». «Nous ne savons plus quel discours tenir. Le ministre Amadou Bâ leur (les détracteurs) a même rappelé que c’est Macky Sall qui lui a mis le pied à l’étrier en lui demandant d’aller faire de la politique et de l’avoir envoyé aux Parcelles Assainies, et qu’il continuera à le faire tant qu’il ne le lui interdira pas». En revanche, ce qui est, c’est qu’on s’achemine inéluctablement vers un Mortal Kombat au sein de l’Alliance pour la République, entre pro et anti-troisième mandat. Pour l’heure, tous les prétendants au fauteuil présidentiel peaufinent leur stratégie tout en évitant d’être dans le viseur du Macky Sall qui chercherait, lui aussi, sa voie.