La rumeur, un mot comme cent ! Un bruit vague, un bruit qui court dans nos rues à la vitesse de l’éclair, une nouvelle sans certitude garantie. Telle est la définition qu’on lui prête. Oui, la rumeur est un mot balèze, bien complexe, aux conséquences souvent incalculables. 

De nos jours, la communication digitale lui donne une folle vitesse de propagation. Et bonjour les dégâts, puisque c’est après coup, que l’on se rend compte des désagréments.

Ici au Sénégal, les espaces redistributeurs, par excellence, de la rumeur sont bien les « grand’places », « damier kay », « beulotou kaay », sans oublier les points de vente de jeux de hasard, donc la rue, l’espace public. Oh, il ya aussi les bus, « cars rapides » où la rumeur est transmis comme un virus. Pourquoi alors redouter le Covid-19 ?

Dans ces points de rencontres, on n’y échange pas, on y fabrique des histoires en toutes pièces. Ces espaces publics sont effectivement le siège, passez nous le terme, de la « bêtise urbaine » où la rumeur s’alimente de tout ce qui passe à côté d’elle. La vérité et l’objectivité y sont les grandes absentes.

N’est-il pas urgent aujourd’hui de tirer un signal d’alarme sur ces discours multiformes relayés par Radio Kankan ? Le temps est dévié paradoxalement de  sa trajectoire, occasionnant très souvent et de manière dangereuse un cortège de commentaires, de critiques, de revendications  et aux pires contestations.

Notre pays est aujourd’hui malade, moralement déprimé par « la dictature » de la rumeur dans  ses espaces urbains. Il faut bien relire le mouvement graphique des annonces de morts d’hommes et, la désinformation sur le Covid-19, en marge de leur transmission à la va-vite, comprendre que la rumeur tire sa source dans le mentir vrai.

Devant donc la brutalité et la force de la rumeur qui se dresse sur notre chemin, où chacun a sa part de responsabilité, nous devons éviter de porter des jugements superficiels, hâtifs et imprudents, sur une situation que l’on ne semble pas maîtriser.