Contrairement au chef de l’Etat, Macky Sall, et à certains observateurs qui semblent se réjouir de la manière dont le Sénégal gère la pandémie du Covid-19, faisant référence à la contagion et au taux très élevé de mortalité dans certains pays, d’autres n’agréent pas la manière dont la crise est en train d’être gérée. Invité à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm, dimanche dernier, le Consultant Formateur en management des organisations, Mary Diouf estime qu’il n’y a aucune stratégie mise en place par le régime du président Macky Sall. Très critique, il révèle que pour l’instant la pandémie du Coronavirus «n’est pas prise correctement, du moins, la gouvernance pose problème, tout comme le système de pilotage».
Pis, il reste convaincu «qu’il n’y a pas de stratégie» et que «nous sommes dans le pilotage à vue». Comme arguments, l’invité de notre confrère Baye Omar Guèye rappelle la manière dont les laissez-passer avaient été gérés, nécessitant la sortie du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, pour suspendre leur livraison. Le Consultant Mary Diouf s’est aussi désolé de la mise en place tardive du Comité de pilotage du plan de riposte, cause de la polémique née de l’achat et de l’acheminement de l’aide alimentaire vers les familles les plus vulnérables. Enfonçant le clou, il a évoqué l’hésitation du régime en place d’exiger le port du masque à tout le monde, mais aussi l’impuissance de l’Etat face aux rassemblements constatés au niveau des boutiques et certains lieux publics.
Ne s’en limitant pas là, Mary Diouf s’en est pris à la communication du pouvoir sur cette pandémie. Il dit avoir «l’impression que nous n’avons pas de plan de communication». Pour étayer son propos, l’invité de l’émission Objection d’hier pense que les «règles élémentaires de la communication n’ont pas été prises en charge». S’il admet que le contenu de la communication a été bien identifié, il trouve par contre que, vu la pléthore des composantes de la société, il fallait des cibles et des communicants bien déterminés. Il dira à cet effet avoir «l’impression que les gens s’adressent à la population sénégalaise alors que nous avons des populations sénégalaises». Pour lui, la communication suppose s’adresser à une cible et non à une masse aveugle qui va être insouciante du message. Il propose comme solution, pour atteindre les cibles et stopper cette propagation de la pandémie dans le pays, de transformer carrément la communication pour la faire évoluer.