Le leader du parti Pastef/Les Patriotes doit surveiller ses arrières. En langage décodé, Ousmane Sonko est dans la ligne de mire du régime marron-beige. Selon le journal Walf Quotidien, qui ébruite le complot dans sa livraison de ce samedi 12 septembre 2020, un député de l’Alliance pour la République, Me Djibril War en l’occurrence, va saisir l’Assemblée nationale d’une proposition de loi «rendant inéligible pour exclure de toute liste électorale, pour toutes les élections, toute personne convaincue de forfaiture au sens de l’article 150 du Code pénal.»
Une loi scélérate et liberticide, aux antipodes des standards démocratiques, qui viserait directement le député de Pastef qui a vertement critiqué, lors d’une conférence de presse sur les inondations tenue le 9 septembre dernier au siège de son partie, la gestion du Programme décennal de lutte contre les inondations qui aurait englouti une manne financière de 767 milliards de Fcfa. Me War compte également saisir les députés pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour édifier les Sénégalais du bien-fondé des accusations de Sonko.
Il faut dire que la démarche de Me Djibril War est loin d’être un acte isolé. « Vers l’exclusion des fonctionnaires radiés de la fonction présidentielle ? ». C’est la question que se posait, dans sa livraison du 26 septembre 2019, Vox Populi. Le journal, péremptoire, de répondre à son interrogation : « La proposition vise expressément Ousmane Sonko ». Si Vox Populi agitait un tel sujet c’est parce que le parti «Synergie Républicaine» de Mohamed Diagne, membre de «Macky 2012», disait vouloir « éviter que le pouvoir ne tombe entre les mains d’agents de l’État véreux qui n’hésiteront pas à exposer dangereusement le pays ».
Membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (Bby), cette formation politique disait constater, pour s’en inquiéter, « qu’il est paradoxal que l’on permette, par le truchement de la politique, à un fonctionnaire radié pour faute grave ou faute lourde de se présenter à une élection présidentielle et d’être, en cas de victoire, le patron de la fonction publique du pays ». En d’autres termes, pour Mohamed Diagne et Cie, « si Sonko avait remporté le scrutin présidentiel du 24 février 2019, un radié de cette même fonction publique en deviendrait le patron ».
L’actuel directeur de la communication du ministère de l’Éducation nationale de rappeler que la loi N°61-33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires dispose en son article 14 : « Indépendamment des règles instituées dans le code pénal en matière de secret professionnel, tout fonctionnaire est lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les documents, les faits et informations dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions : Tout détournement, toute communication contraire aux règlements, de pièces ou documents de service à des tiers, sont formellement interdits ».