Washington a annoncé, ce mardi 15 septembre 2020, des sanctions économiques visant la femme de l’ancien président de Gambie Yaya Jammeh, accusé de corruption au cours de ses 22 ans de dictature et lui-même visé par des sanctions américaines, ont indiqué le département d’État et le Trésor.

« Zineb Jammeh est désignée pour son rôle dans l’assistance matérielle, le soutien ou l’aide à son mari. Elle a utilisé une fondation caritative et des organismes de bienfaisance comme couverture pour faciliter le transfert illicite de fonds à son mari », a détaillé le département d’État dans un communiqué. Zineb Jammeh est soupçonnée « de contrôler de nombreux avoirs à l’étranger de son mari », est-il précisé.

Ceux qui sont détenus aux États-Unis sont donc bloqués, a souligné le Trésor américain dans un communiqué distinct. Les États-Unis avaient, en 2018, interdit d’entrée sur leur territoire Yaya Jammeh, son épouse, et ses enfants, Mariam Jammeh et Muhammad Yaya Jammeh. Tous ont été placés sur la liste noire américaine des dirigeants étrangers impliqués dans des faits de corruption à large échelle ou dans de graves violations des droits humains.

La Gambie, petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le Sénégal, a été dirigée sans partage pendant 22 ans par Yaya Jammeh jusqu’à sa défaite fin 2016 face à l’opposant Adama Barrow et son départ mouvementé en exil en janvier 2017. Des sanctions ont aussi été annoncées  à l’encontre de Nabah, une société « détenue ou contrôlée » par l’homme d’affaires saoudien Ashraf Al-Cardinal et enregistrée au Royaume-Uni.

Ashraf Al-Cardinal avait fait l’objet de sanctions américaines en octobre 2019 pour de la corruption liée à des passations de marchés « impliquant de hauts responsables du gouvernement sud-soudanais », a indiqué le secrétariat d’État. « Lui et ses sociétés agissent en tant qu’intermédiaires, déposant et détenant d’importants montants de fonds pour les hauts fonctionnaires sud-soudanais en dehors du Soudan du Sud, dans le but d’éviter les sanctions », décrit encore l’administration.