Le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), dirigé par Abdoulaye Sow et chargé de l’hébergement et de la restauration des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), s’est imposé un contrôle à la fois sécuritaire et sanitaire pour prévenir la Covid-19. Il s’y ajoute que la qualité de service au niveau des restaurants a été sensiblement améliorée. Ce qui fait du baume au cœur de la première cohorte de 19 000 étudiants, qui seront reçues les unes après les autres, pour éviter la «surpopulation» et matérialiser la décision du président de la République, Macky Sall, d’aller vers une reprise graduelle des cours.

CONTRÔLE SANITAIRE STRICT AU CAMPUS SOCIAL

Le protocole sanitaire édicté par les autorités médicales est rigoureusement appliqué dans l’enceinte du COUD, dont nul ne franchit les entrées sans montrer patte blanche, se désinfecter les mains avec du gel hydro-alcoolique ou se les laver avec du savon. Les étudiants et les visiteurs sont soumis par les agents de sécurité du COUD à un contrôle d’identité. Un contrôle de température est également mené à l’aide de scanners thermiques, dans le but d’éviter tout risque de propagation du coronavirus au sein du campus social de l’UCAD, qui est administré par le Centre des œuvres universitaires de Dakar.

«Dès que vous franchissez les portes du campus social, vous vous rendez compte qu’il y a un dispositif de contrôle en termes de sécurité, lequel est jumelé à un contrôle sanitaire, pour lutter contre la propagation du Covid-19», fait remarquer le directeur adjoint du COUD, Khalifa Ababacar Diagne, dans un entretien accordé à l’APS. Pour mener le contrôle sanitaire, les agents du COUD sont aidés d’employés de la Croix-Rouge sénégalaise. «Ces derniers veillent sur le respect strict des mesures édictées par les autorités sanitaires pour lutter contre la pandémie de Covid-19», fait observer M. Diagne.

Le contrôle sanitaire ne s’exerce pas seulement à l’entrée du campus social. «Une fois à l’intérieur de la cité universitaire, pour fréquenter nos services ou entrer dans les pavillons (espaces d’hébergement des étudiants), les restaurants ou le service médical, il faut se désinfecter les mains», dit Khalifa Ababacar Diagne. Afin d’éviter que la Covid-19 ne se propage dans les universités, le président de la République avait ordonné la suspension des enseignements académiques, à partir du 16 mars. Il a ensuite autorisé la réouverture des universités et la reprise des enseignements depuis début septembre.

MESURES FORTEMENT SALUÉES PAR LES ÉTUDIANTS

Pour matérialiser cette décision du président de la République, éviter la «surpopulation» du campus social et la circulation du Covid-19, la direction du COUD et le rectorat de l’UCAD ont décidé de recevoir des cohortes d’étudiants, les unes après les autres. Ces mesures sont saluées par les étudiants, dont Alla Kane, l’adjoint du président de la commission pédagogique de l’Amicale des étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines.

«Les responsables du COUD ont très tôt pris des mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus. Le dispositif de contrôle sanitaire a été mis en place bien avant même le retour des étudiants», témoigne M. Kane. «Et 200 personnes sont en train d’être formées pour assurer la sensibilisation contre la Covid-19, à la faculté des lettres et sciences humaines. (…). Les étudiants sont prêts à reprendre les cours de la plus belle des manières, sans aucun risque de propagation du coronavirus», assure le leader étudiant.

Fallou Tall, un étudiant en licence 3 au département d’anglais de l’UCAD, trouve «bonnes» les mesures prises par les autorités académiques, dont la désinfection des mains à l’entrée des campus, pour éviter la Covid-19. «Je pense que si ce dispositif est maintenu jusqu’à la fin de ce qui reste de l’année universitaire, si les étudiants respectent les mesures de protection individuelle, on peut éloigner la Covid-19 de l’université», assure-t-il.

BONNE QUALITÉ DE SERVICE DANS LES RESTAURANTS

De nombreux étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) disent avoir senti une amélioration de la qualité des repas dans les restaurants universitaires depuis la reprise graduelle des cours, suspendus depuis mi-mars mars, en raison de la pandémie de Covid-19. En cette journée de mardi, à l’heure du déjeuner, l’accès au restaurant central du campus social est plutôt aisé. Il n’y a plus, comme auparavant, ces longues files d’attente qui obligeaient les étudiants à passer des heures dehors avant d’entrer et se faire servir. À l’intérieur, les pensionnaires de la cité universitaire, déjà arrivés, se sont installés tranquillement devant les tables à manger. L’atmosphère est plutôt joviale, les discussions et rigolades allant partout bon train. Mais, il y a surtout qu’on y mange mieux qu’auparavant, aux dires de plus d’un étudiant.

Partout, un seul constat : la nette amélioration de la qualité des repas servis aux étudiants. Le masque abaissé jusqu’au menton, les uns sont en train de manger, tandis que d’autres, en attendant d’être servis, ou ayant fini de manger, s’arrêtent quelques fois pour lancer de petites blagues à des camarades rencontrés sur les lieux. Tout se passe dans une atmosphère conviviale. À première vue, on ne peut s’empêcher de constater la qualité de l’accueil réservé aux étudiants, la propreté du restaurant et le nombre réduit d’étudiants, par rapport à la période d’avant la Covid-19, où, à l’heure des repas, les lieux étaient toujours bondés. Il faut dire que le COUD n’a rien laissé au hasard pour un respect des mesures barrières dans le campus social. De la réduction des effectifs des étudiants en passant par l’allongement des horaires d’ouverture et de fermeture des restaurants, il a tout pris en compte, afin d’améliorer la qualité de la restauration des étudiants et annihiler tout risque de propagation du virus.

Son directeur adjoint, Khalifa Ababacar Diagne, déclare que pas «moins de huit blocs de restaurants» existent à Dakar, avec la possibilité pour tout étudiant d’accéder à n’importe lequel de ces restaurants sur présentation de sa carte d’étudiant. «Au sein du grand campus, nous avons trois blocs de restaurants, à savoir Argentin, Self et Central et ces blocs mis à la disposition des étudiants à hauteur de 25% vont leur permettre de pouvoir fréquenter les restos sans connaître les longues queues ou les attroupements», souligne-t-il. Selon lui, les restaurants sont désormais ouverts de 6 heures à 9 heures, alors que, par le passé, ils l’étaient entre 7 heures et 9 heures seulement. Pour le déjeuner, le service qui commence à 11 heures ne s’arrête plus à 14 heures, mais à 15 heures, précise-t-il. Il ajoute que les étudiants peuvent désormais dîner entre 19 heures et 22 heures.

UN SOUHAIT : L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS SOCIALES

Fatou Guèye, étudiante en troisième année au département de Lettres modernes, déclare dans un beau sourire qui laisse deviner sa satisfaction : «On nous sert maintenant un bon plat de riz en qualité et en quantité». Une fourchette à la main droite, la jeune étudiante, élégamment habillée, ne quitte pas des yeux son plat de riz au poisson. Très taquine, la jeune demoiselle d’un teint noir d’ébène évoque «la réduction des effectifs d’étudiants» pour expliquer «l’amélioration de la qualité de l’alimentation». 

Elle se livre à cœur ouvert et avec un brin d’humour, évoquant d’emblée «les difficultés» auxquelles elle était confrontée au quotidien à chaque fois qu’elle venait au resto pour déjeuner, dîner ou prendre son petit-déjeuner. «Il m’arrivait parfois d’abandonner la queue devant le resto parce qu’elle était trop longue et ça me faisait perdre du temps, surtout si j’avais cours à 8 heures ou 14 à heures», se rappelle Fatou Guèye. «C’est pourquoi je n’ose pas dire que la Covid-19 a réglé le problème, mais tout le monde sera d’accord pour dire que l’accès aux restos est beaucoup plus facile et que les plats qui y sont servis maintenant ont connu une nette amélioration», ajoute-t-elle. 

À quelques mètres d’elle, est assis un jeune pensionnaire de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH). Inscrit en Master 1 au département d’anglais, Alioune Badara Ly déclare avoir «positivement apprécié l’amélioration de la qualité du service au resto central». Confortablement installé, les mains posées sur sa table, un repas sous les yeux, l’étudiant plaide pour qu’il y ait la même qualité de service après la fin de la pandémie. De façon générale, il souhaite une amélioration des «conditions sociales au sein de la cité universitaire» et la pérennisation des mesures prises par les autorités contre la Covid-19 dans l’espace universitaire. 

FIN PRÊT POUR ACCUEILLIR 77000 ÉTUDIANTS

Le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), fermé depuis le 16 mars en raison de la Covid-19, est prêt à accueillir une première cohorte de 18 000 à 19 000 étudiants, dans le cadre de la reprise des cours en présentiel, a assuré le directeur adjoint du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), Khalifa Ababacar Diagne. Il a expliqué que dans le but d’éviter un retour massif des pensionnaires dans la cité universitaire, l’option a été prise de faire en sorte que la reprise se fasse de manière graduelle. «Nous sommes prêts à accueillir la première cohorte d’étudiants parce qu’au lieu de faire revenir l’ensemble des étudiants, nous avons travaillé à les diviser pour ne pas avoir une surpopulation dans la cité universitaire», a-t-il déclaré.

«Dans la simulation, dit-il, on a considéré que le COUD dispose de 9 500 lits. Si vous divisez 9 500 lits par 25% des effectifs de l’université, qui vont tourner entre 18 000 et 19 000 étudiants, le ratio sera d’un lit pour deux étudiants». Il a déclaré que dans l’hypothèse où l’on devait faire revenir tous les étudiants, au nombre d’environ 77 000 étudiants, «le ratio serait d’un lit pour huit étudiants».  «Ça veut dire que nous avons agi pour décompresser les effectifs en terme de population parce que si vous agissez sur le nombre, vous luttez contre la Covid-19», a-t-il souligné. La fermeture des universités avait été décidée le 16 mars dernier par le gouvernement du Sénégal, pour éviter la propagation de la Covid-19. Il a signalé que l’université de Dakar a «communiqué» au COUD «son plan qui consiste à faire venir dans un premier temps les Master 1 et les Licences 3 et dans un second temps, les licences 2 et les Masters 2».

Selon lui, ce sera ensuite au tour de la troisième cohorte, «c’est-à-dire les étudiants en première année qui constituent le plus grand nombre». «Dans ce schéma, l’université fait fonctionner chaque cohorte pendant 45 jours avec des enseignements en présentiel et en ligne. Maintenant, s’ils [les étudiants] terminent, on ferme la cité universitaire pour une semaine et la deuxième cohorte va venir». «Pour la troisième cohorte, au moment où nous allons accueillir ces étudiants nous aurions fini d’après le plan communiqué au COUD par l’Université, avec la faculté de Médecine et les écoles et instituts qui ont un régime presque d’école avec un effectif réduit», a-t-il ajouté. Les 77 600 étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont commencé à rejoindre le campus social de manière graduelle depuis le 1er septembre 2020.