L’enquête sur l’impact de la Covid-19 sur le bien-être des ménages révèle que 36% des chefs de ménages ont arrêté de travailler et 4% ont changé d’emploi. En outre, 85% des ménages ont subi une baisse de leurs revenus et le quart des ménages qui ont eu besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès, faute d’argent. Cependant, le rapport souligne que les travailleurs de l’agriculture semblent beaucoup plus épargnés.
Les ménages sénégalais ont subi de plein fouet les impacts de la pandémie de Covid-19, notamment en perdant leurs emplois. Les résultats de l’enquête téléphonique à haute fréquence (HFS) sur un échantillon de 1220 ménages du 03 juin au 19 juillet 2020 sont effarants.
Ce rapport de l’Agence nationale des statistiques et de la démographie (Ansd) en collaboration avec la Direction générale de la planification et des politiques économiques (DGPPE) et la Banque mondiale révèle que la majorité des ménages a été impactée par la pandémie de la covid-19 depuis mars 2020.
Parmi les chefs de ménages qui avaient un emploi avant la crise sanitaire, 60% ont conservé le même emploi, 4% ont changé d’emploi et 36% ont arrêté de travailler dont 30%pour des motifs liés à la Covid-19.
«Les chefs de ménage travaillant dans les services, dans le commerce, dans l’administration publique, dans les transports et les communications, dans les mines et carrières sont particulièrement touchés par la crise de la Covid-19», révèle l’enquête. D’après les résultats de l’étude, les travailleurs de l’agriculture semblent beaucoup plus épargnés que leurs pairs.
Outre la perte d’emploi, beaucoup de Sénégalais ont vu leurs revenus baisser depuis l’avènement de la pandémie. «85% des ménages affirment subir une baisse de leurs revenus, les revenus qui se contractent le plus étant le revenu des entreprises familiales non agricole et les transferts privés à l’endroit des ménages», rapportent les enquêteurs.
La Covid-19 a également privé de nombreux Sénégalais de l’accès aux services de base. Il ressort des statistiques que six ménages sur dix ont essayé de s’approvisionner en produits alimentaires sans le pouvoir. Aussi, un quart (1/4) des ménages qui ont eu besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès, faute d’argent.
Pour ce qui est de l’apprentissage des enfants souligne-t-on, «69% (resp. 62%) des enfants scolarisés en milieu urbain (resp. rural) pratiquent au moins une activité éducative à la maison depuis la fermeture des structures scolaires.
En effet, 27% (resp. 17%) des enfants scolarisés en milieu urbain (resp. rural) sont en contact avec les enseignants». Les enquêteurs se sont aussi intéressés à la perception de bien-être et la satisfaction vis à vis des mesures économiques et sécuritaires prises par le gouvernement.
«Près de 8 ménages sur 10 perçoivent une évolution négative de leur bien-être depuis l’arrivée de la Covid-19. Néanmoins, « trois cinquième (3/5) des ménages sont optimistes que la situation va s’améliorer d’ici 12 mois ». Pourtant, une large majorité des ménages apprécient les mesures économiques et sociales édictées par le gouvernement en riposte à la Covid-19.
Les mesures de soutien aux entreprises et de protection de l’emploi semblent cependant être les moins appréciées. Les ménages sont globalement satisfaits, par ailleurs, des mesures préventives prises vis-à-vis de la covid-19. Seulement la fermeture des marchés reste la moins appréciée. «La quasi-totalité des chefs de ménages (99.8%), à la fois connaissent et appliquent au moins un geste barrière contre la Covid-19.
Cet engouement que reflètent les chiffres illustrerait cependant le début de la crise de la Covid-19. La situation actuelle relate plutôt une période de relâchement vis-à-vis des gestes barrières», mentionnent les enquêteurs dans le premier numéro du bulletin sur l’impact de la Covid-19 sur le bien-être des ménages.