Des passagers ayant transité cette semaine par l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) déplorent une situation inédite à l’embarquement. Encore une fois, la souveraineté du Sénégal est mise à très rude épreuve.
Pour la plupart en route pour des pays européens, ils ont remarqué, selon certains qui ont bien voulu témoigner, un contrôle a posteriori effectué par des éléments qui semblaient appartenir à des polices étrangères. En effet, après le contrôle des sociétés habituelles à l’AIBD, des policiers français et espagnols se chargeaient en dernier lieu, de vérifier la paperasse des passagers.
Cherchant à en savoir plus, on a câblé quelques hauts gradés de la sécurité intérieure du pays. Selon un responsable, ce sont deux coopérants espagnols qui étaient à l’AIBD. Il a ainsi écarté toute présence de policiers français sur le périmètre du contrôle aéroportuaire. Un fait infirmé par les témoignages des passagers qui confirment bien l’enseigne de la police française sur les tenues des agents avec le drapeau tricolore à l’appui.
Une situation inédite qui a révulsé plus d’un passager qui ne se sont pas privés de commenter « cette bizarrerie ». D’autant plus que personne n’imagine voir un jour des policiers sénégalais préposés au contrôle dans un aéroport européen, quel que puisse être le pays. Mais, du côté de notre interlocuteur au niveau de la sécurité intérieure toujours, on se défend en indiquant que « ces deux agents étaient dans ce que l’on appelle dans le jargon de la sécurité publique, des « mentors ».
Leur présence entre, a-t-il renseigné, dans le cadre d’un accord nommé programme opérationnel conjoint entre l’État et l’Union européenne. Ils devraient, selon lui, former de jeunes policiers sénégalais à certaines méthodes de dissimulation. Sauf que, selon des sources de l’aéroport, notamment du côté des passagers, il n’y avait nulle part trace de policiers sénégalais près des « fameux mentors » en mission de formation.
Quoi de plus logique ? Du côté des passagers, on pense vraiment qu’un aéroport mais aussi le port restent des symboles de la souveraineté nationale d’un pays. De petites choses que l’État sénégalais « minimise », se plaignent nos interlocuteurs, mais qui donnent encore raison aux activistes qui pensent que le « Sénégal est toujours sous le joug de l’impérialisme français ».