Le leader de Pastef/Les Patriotes est inculpé, ce lundi, et placé sous contrôle judiciaire (passport confisqué, interdiction de parler à la presse et au public sur le dossier du viol (objet de l’inculpation et obligation de venir signer au tribunal tous les 15 jours pour attester de sa présence au pays) dans l’affaire l’opposant à une employée d’un salon de massage dakaroise qui l’accuse de «viols répétés et menaces de mort», ont confirmé ses avocats. Arrêté mercredi dernier, Ousmane Sonko avait vu sa garde à vue levée dimanche avant d’être conduit ce matin au palais de justice, pour être présenté au Doyen des juges Samba Sall.

Le contrôle judiciaire est une mesure qui permet de ne pas laisser libre une personne soupçonnée d’infraction. Il est décidé par un juge pénal quand un suspect ne peut pas rester libre durant une enquête ou dans l’attente de son procès. Le juge prévoit les obligations que la personne soupçonnée doit respecter. Si la personne ne respecte pas ses obligations, elle peut être placée en détention provisoire. La mesure s’arrête sur décision du juge ou au plus tard à la fin du procès.

M. Sonko avait été arrêté pour trouble à l’ordre public alors qu’il se rendait à une convocation du juge, à la suite d’une plainte de cette masseuse. Son arrestation mercredi dernier a entrainé de nombreuses manifestations émaillées de violences et de pillages à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal. Au moins cinq personnes sont décédées au cours de ces différents incidents. Dimanche, les émissaires des guides confrériques et de dignitaires catholiques ont lancé un appel au calme.

De son côté, le médiateur de la République, Me Alioune Badara Cissé, a souhaité que le président de la République, en l’occurrence Macky Sall, s’adresse au peuple sénégalais pour appeler au calme, à la suite des violentes manifestations survenues dans le pays. Des mouvements de la société civile et des partis d’opposition ont lancé un appel à manifester lors des prochaines 72 heures.