En ce mois de mars dédié à la lutte pour les droits des femmes, je voudrais rendre hommage à une pionnière. Première femme ministre de la République en 1978 (en même temps que Caroline Faye), Maimouna Kane Ndongo Touré est une référence sénégalaise et internationale.

Elle symbolise la promesse d’équité faite par la République à ses enfants. Elle était destinée à rester à la maison pour recevoir une éducation traditionnelle et attendre le mariage. Elle eut la chance d’accéder à l’école et y fut brillante.

Après le BAC, elle se marie. Ce qui ne l’empêche pas de mener ses études de droit à leur terme. Se rappelant de cette période, l’ancienne ministre, décédée en 2019, aimait citer son professeur de droit administratif qui disait avec humour : «Je suis épaté par une de mes étudiantes. Chaque année, un certificat, un bébé».

«Après avoir baptisé l’un de mes enfants, confiait-elle, je suis retournée, dans le courant de la même journée, à l’université pour passer des examens. Et pour les femmes de ma génération, ce souvenir n’a rien d’atypique».

Tour à tour secrétaire d’État à la Condition féminine et ministre du Développement social, Maimouna Kane Ndongo Touré est une icône du combat pour l’amélioration de la situation de la femme sénégalaise.

Dans l’une de ses dernières prises de parole publique, elle disait comme pour faire un legs : «Aujourd’hui, vous ne voyez pas un secteur d’activité où vous ne sentez pas une présence féminine. Ce sur quoi il faut surtout insister, c’est l’éducation des filles (…) J’ai envie de dire aux femmes de continuer».