La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a estimé, dans un arrêt rendu le 28 avril 2021, que le système de parrainage adopté pour la présidentielle de 2019 au Sénégal «viole le droit de libre participation aux élections».
Le chef de l’État, Macky Sall, a fixé la date du prochain scrutin pour le renouvellement général du mandat des conseillers départementaux et municipaux au dimanche 23 janvier 2022, alors que le Sénégal dispose de six mois pour supprimer le parrainage.
Pour contourner cette mesure, le pouvoir réfléchirait à sa réforme. Si pour les élections locales, le format actuel de recueillir au moins 2 % des électeurs risque d’être maintenu, par contre pour la prochaine présidentielle, le format de parrainage via les grands électeurs est envisagé.
En effet, les conseillers municipaux, départementaux, députés et hauts conseillers des collectivités locales pourraient être sollicités pour envoyer leurs parrainages afin de désigner les candidats de leur choix.
19 000 potentiels porteurs de voix
Le Sénégal qui compte près de 19 000 grands électeurs pourrait utiliser ce format de tri pour éviter un encombrement des candidatures au niveau de Conseil constitutionnel.
Avec la règle des 1 %, il faudrait à peu près 200 grands électeurs pour être candidat. En cas d’application de ce schéma, il y a, au moins, cinq formations qui remplissent ce critère en ce moment : Bennoo, Rewmi, Bokk Guiss, UCS d’Abdoulaye Baldé et le Parti démocratique sénégalais.
Au niveau du ministère de l’Intérieur et dans les allées du pouvoir, la réflexion est en cours et il faudra sans doute recourir à un consensus avec l’opposition pour trouver une solution à ce filtrage rendu nécessaire par la floraison de candidatures lors des différents scrutins.
C’est dire à quel point les prochaines élections locales seront cruciales, en cas d’application de ce nouveau mode de parrainage, pour les prétendants à la prochaine élection présidentielle prévue en 2024. Cependant, rien n’est encore décidé.