En cette heure décisive de la marche de notre pays vers la réalisations de ses grandes ambitions, avec le souci de tenir sa place dans un monde en pleine mutation, et plus que jamais rythmé par la globalisation des enjeux économiques, il s’impose à nous l’urgence de la construction d’un dynamique et puissant secteur privé national. Rassembler des forces éparses, mettre en synergies des volontés et des aspirations pour construire et consolider notre patriotisme économique afin d’en faire un des leviers de l’émergence économique et social du Sénégal nouveau que nous appelons de tous nos vœux.

C’est dans cette volonté de faire du secteur privé national le socle et le fer de lance d’un Sénégal émergent que des entrepreneurs sénégalais ont mis en place le Club 50% de préférence nationale, « C 50% PN », en vue de veiller au respect du mécanisme adopté par les autorités en matière de « local content ». Ce club, espace de réflexion, de partage et de dialogue entre entreprises crédibles, saines et soucieuses de l’intérêt national, envisage aussi d’accompagner les autorités publiques dans le processus de prise de décision au service de l’intérêt national.

Toutes les initiatives patronales locales, bien que salutaires, font face à des limites objectives. Il convient d’aller plus loin par l’ouverture de concertation avec toutes les parties prenantes en vue d’adopter des mécanismes adéquats et fermes pour contraindre au respect de la préférence nationale a l’instar de ce qui se fait dans quelques pays africains émergents. Les ressources publiques mobilisées par l’État du Sénégal financent des infrastructures qui sont souvent réalisées par des entreprises étrangères  qui, dans l’exécution des marchés, contournent les dispositifs légaux en matière de « local content » et pratiquent la sous-traitance de tâches unitaires au profit des entreprises locales.

Or l’état d’esprit de la loi portant sur la préférence nationale est de concéder des segments importants des marchés aux entreprises sénégalaises afin de permettre leur montée en compétence et en valeur. Dans le contexte actuel, malgré les efforts de l’État et le dynamisme des entreprises nationales, il est impossible de bâtir une économie solide, résiliente aux divers chocs. Les barrières à l’entrée imposées par les multinationales étrangères ne permettent pas l’éclosion d’un secteur privé sénégalais prospère et pourvoyeur d’emplois et de transformation économique.

Le « C 50% PN » part d’un constat. Le Sénégal bénéfice d’une excellente réputation auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux. Notre pays dispose également d’une signature crédible sur le marché international. Ceci au regard de sa stabilité et de son ancrage dans la mondialisation et au respect de ses engagements internationaux. Aussi, le Sénégal demeure ouvert à l’investissement privé local et international. En somme, nous sommes un pays attractif, et à ce sujet, nous accueillons un volume de fonds massifs de diverses sources. Il s’y ajoute que notre pays a lancé une ambition vers l’émergence basée dans une large part dans l’investissement privé. Une partie des fonds alloués au Sénégal le sont dans le cadre de la dette que les Sénégalais ont à rembourser sur plusieurs générations.

Afin de poursuivre notre dynamique de croissance en phase avec notre volonté d’arriver à l’émergence nous devons asseoir les bases d’une économie dont la locomotive sera le secteur privé sénégalais. Il convient de le rendre fort et compétitif par la valeur ajoutée et l’accès sans contrainte aux marchés publics. Nous sommes un pays ouvert sur le monde, et à ce titre, nous acceptons les règles communautaires et internationales de concurrence. Mais l’objectif du Club « C 50% PN » est de placer l’entreprises sénégalaise au cœur de l’économie nationale. Il s’agit de travailler à la création de champions nationaux qui relèvent le défi de l’émergence par la croissance, l’emploi et l’inclusion sociale.