Le procureur général, Ibrahima Bakhoum, a tenu une conférence de presse, ce mardi 28 mars, pour évoquer l’actualité judiciaire. Le magistrat a fait de graves accusations sur le modus operandi des membres de Commando du parti Pastef-Les Patriotes qui «visaient à déstabiliser le pays» pour permettre au chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, de se soustraire de la justice. Le procureur général était en compagnie d’Abdou Karim Diop, procureur de la République auprès du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, de Fatoumata Omar Ndiaye, première avocate générale de la Cour d’appel de Dakar, d’Amadou Seydi, procureur de la République auprès du Tribunal de Grande instance de Pikine-Guédiawaye et de Youssoupha Diallo, premier avocat général de la Cour d’appel de Dakar
Le procès de l’Affaire Ousmane Sonko – Mame Mbaye Niang aura-t-il lieu le 30 mars 2023 ? En tout cas, le procureur général, Ibrahima Bakhoum, a annoncé, ce mardi 28 mars, que les membres d’un groupe qui visaient à semer le chaos et l’insurrection dans le pays pour empêcher le procès, jeudi à Dakar, de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi en diffamation par le ministre Mame Mbaye Niang, ont été arrêtés par les forces de l’ordre.
«Mouramani Kaba Diakité confectionne des cocktails molotov avec l’aide de Famara Mané nommé Nanthio»
« Au cours d’investigations, il a été repéré une organisation appelée Commando. C’est une organisation structurée. Elle a des cibles prioritaires. Il est résulté des enquêtes et des investigations que l’organisation est animée par deux personnes principalement notamment le sieur Mouramani Kaba Diakité et Cheikh Kébé. », a fait savoir le procureur Bakhoum. Le procureur général ne s’est pas arrêté-là. Il a détaillé le modus operandi des membres du Commando dit de Pastef-Les Patriotes : « Le sieur Diakité est tenancier d’un hôtel en face du stade des Parcelles Assainies. Il est le coordonnateur des activités subversives allant à la confection d’agents explosifs, de cocktails molotov et avec l’aide de Famara Mané nommé Nanthio qui est un ancien commando de l’armée sénégalaise. Il s’agit de faits mettant en cause la stabilité du pays, l’intégrité de son territoire et la protection des biens et des personnes ». Le procureur nous informe que ces hommes seraient de grands criminels. Ils ont été appréhendés suite à une filature : « C’est un groupe qui peut annihiler ou retarder l’intervention des forces de l’ordre. L’enquête a permis d’établir une connexion réelle entre ce groupe appelée force spéciale. Il y a aussi un Djiba rompu à la fabrication d’explosifs qui travaille avec Famara Mané. Ils ont été interpellés suite à une filature ».
Samba Fall habitant aux Parcelles Assainies activement recherché par les forces de l’ordre
Néanmoins, les responsables du principal parti d’opposition parlent de « manipulation de la justice, mensonges éhontés et cabale montée de toute pièce pour trouver des arguments juridiques afin de dissoudre leur parti ». D’ailleurs, un autre militant nommé Samba Fall habitant aux Parcelles Assainies est activement recherché par les forces de l’ordre. Ce militant dévoué et farouchement opposé à la politique du régime du Président Macky Sall est en fuite. D’après certaines indiscrétions, ce militant de Pastef-Les Patriotes serait parti à Bamako, au Mali, pour sauver sa peau. Samba Fall a opté pour une désobéissance civile avec la manipulation de la Justice pour condamner des opposants politiques.
Yarga Sy, le seul poursuivi dans l’affaire du supposé projet d’assassinat de Sonko
En ce qui concerne le supposé projet d’assassinant d’Ousmane Sonko, le procureur Ibrahima Bakhoum a révélé que le seul individu impliqué, Yarga Sy, est considéré par plusieurs militants de PASTEF comme un des leurs. « La piste de la tentative d’assassinat n’a pas pu avoir du corps médical des éléments pertinents pour nous enseigner sur sa réalité ou pas. Une personne se nommant Yarga Sy a eu, sur le théâtre des manifestations, à donner à Ousmane Sonko une écharpe aux couleurs vert, jaune et rouge contenant un liquide, dont il dit que c’est du vinaigre. S’il y a atteinte à son intégrité physique et sanitaire, naturellement, c’est la seule personne responsable que l’enquête a permis d’établir. C’est pourquoi Yarga Sy a été retenu dans les liens de la détention », a soutenu le maitre des poursuites. Pour les partisans d’Ousmane Sonko, il s’agit que d’accusations infondées et farfelus pour décapiter leur parti politique.
«Les enquêtes sur le scandale du Covid suivent leur cours»
Quant au scandale du Covid, le procureur général a souligné que les auditions sont en cours pour situer les responsabilités « Sur le premier point, il est bon de préciser qu’à la publication du rapport de la Cour des Comptes relatif à la gestion des fonds qui ont été alloués pour la lutte contre la pandémie du Covid-19, le procureur de la République auprès du Tribunal de grande instance de Dakar a saisi les unités d’enquête à la date du 7 février 2023. La DIC a été instruite de mener des enquêtes et de rendre compte étape par étape de l’évolution de ces enquêtes. Depuis lors, il n’a pas été communiqué sur ces enquêtes. Il nous a semblait judicieux de faire l’état de l’avancement de ces enquêtes enclenchées. La DIC transmettait chaque semaine un compte-rendu d’étape pour renseigner l’autorité. C’est par rapport à ça que des enquêtes ont été menées au ministère des Sports. Les enquêtes suivent leur cours », a rassuré le procureur général Bakhoum.
Les partisans d’Ousmane Sonko traqués depuis mars 2021
Il faut admettre que depuis les malheureux événements de mars 2021, les partisans d’Ousmane Sonko sont diabolisés à outrance par le pouvoir judiciaire via des sorties médiatiques surréalistes. Le régime liberticide fait tout pour réduire l’opposition à sa plus simple expression. Les droits et libertés des membres de l’oppositions sont bafoués au vu et au su de tout le monde. Les défenseurs des droits humains continuent de protester contre les arrestations de masse mais le gouvernement reste sourd à leur appel.
ABLAYE DIALLO