Pour donner un second souffle à un secteur à la croisée des chemins, la presse sénégalaise a lancé officiellement, ce jeudi 24 août 2023, les Assises nationales des médias. La cérémonie a été présidée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Me Moussa Bocar Thiam, et le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), Babacar Diagne.

Dans un monde où les organes de presse se multiplient où la désinformation et les fake news gagnent du terrain, le Tribunal des pairs a jugé nécessaire de tenir des Assises nationales des médias afin d’assainir le milieu. Journalistes, techniciens des médias, membres de la société civile ont pris d’assaut la grande salle de la Maison de la presse Babacar Touré. À cette occasion, Mamadou Thior, président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) revient sur la nécessité d’assainir ce secteur qui est porteur de développement.

« Il nous faut un milieu plus professionnel. Pour se faire, il va falloir que les professionnels des médias aient la Carte nationale de presse », appelle-t-il. Il est bien de constater l’ascension du secteur de l’information et de la communication. Cependant, fustige M. Thior, « il est déplorable de voir certains médias à faire de leurs organes un moyen de pression en lieu et place d’une diffusion équilibrée, objective et responsable ».

Mamadou Ibra Kane, le président de la Coordination des associations de presse (CAP), a dénoncé les nombreuses arrestations dont sont victimes les reporters et rappelle par la même occasion la place du journaliste. « En tant que journaliste, il faut préciser que nous ne sommes pas au service des partis politiques et des lobbies. On doit par ailleurs permettre aux journalistes de travailler de manière digne et au service des populations », dit Mamadou Ibra Kane.

Membre de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), Absa Hane n’a pas omis d’exposer, en tant que représentante de la jeune génération, les nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés dans leurs lieux de travail. « Dans certaines rédactions, pas toutes heureusement, nous sommes soumis à des stages interminables, ne bénéficions prime de transport, ni d’indemnités, un salaire n’en parlons pas. Ceux qui en perçoivent sont sous payés. Certains se diront pourquoi ne démissionne-t-elle pas ? À notre décharge nous sommes passionnés par ce noble métier », plaide la jeune reporter de Seneweb.