Il y a un an, le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana, coordonnait, sur instruction du président de la République Macky Sall, les concertations relatives à la lutte contre la vie chère. Depuis de nombreux acquis ont été notés. Retour sur une année chargée.

Dans le cadre de l’exécution des mesures issues de ces concertations sur la vie chère, 100 milliards de francs CFA ont été consentis sur le sucre, le riz, l’huile en termes de subventions et de renonciations fiscales ou douanières. Ce montant venait s’ajouter aux subventions liées à la lutte contre la pandémie de Covid-19 sur le carburant pour 300 milliards francs CFA, sur les produits alimentaires pour 150 milliards de renonciations fiscales et douanières, sur les salaires des fonctionnaires pour 150 milliards FCFA de renonciations fiscales.

Respect des mesures issues des concertations

Parallèlement à cette série d’interventions de l’État, Abdou Karim Fofana a dû s’assurer, en tant que ministre en charge du Commerce et de la Consommation, du respect de la mesure de baisse des prix des denrées de première nécessité issue des concertations. Selon le ministre, celle-ci « a été respectée à 68% ». En effet, dans un récent entretien avec le quotidien L’Observateur, il déclarait que « malgré des pratiques illégales observées chez certains détaillants, des prix ont effectivement baissé ». Et de citer : le prix de l’huile, le prix de la farine de blé qui a aussi baissé grâce aux subventions et au point que l’État n’a plus besoin de mettre une subvention sur cette denrée qui reste stable, le prix du fer à bêton qui a baissé passant de plus 500 mille FCFA la tonne à 300-400 mille, le prix du riz qui est stable. Parmi les bémols, le prix du sucre qui a connu une augmentation liée aux importations et donc aux fluctuations du marché mondial.

Liberté des prix contre homologation

Actuellement, seuls cinq produits sont soumis à un régime d’homologation, c’est-à-dire des produits dont les prix peuvent être fixés d’autorité par le ministère en charge du commerce. Les autres produits obéissent à un principe de liberté des prix tel que défini par la loi. En effet, rappelait AKF « depuis 1994 et la dévaluation du franc CFA, l’essentiel des prix sont libres c’est-à-dire que les commerçants ne sont pas tenus de vendre à un prix fixé à l’avance sauf dans les cas où l’Etat procède à une homologation des prix ou une fixation d’office. Ce cas concerne donc cinq produits : le riz brisé d’origine asiatique, le bidon d’huile de palme de 20 litres, le sucre cristallisé en sacs de 50 kilos, la farine pour le pain, le fer à béton ».

100 véhicules, 1000 emplois, plateforme web…

Face à cette situation, la réponse sur laquelle le ministère du Commerce est en train de plancher renvoie à l’élargissement de la liste des produits qui doivent être homologués ou fixés d’autorité. Un atelier réunissant tous les services de la Direction du Commerce Intérieur, tenu les 20, 21 et 22 décembre derniers dans un hôtel de la place a permis d’avancer sur la réflexion relative à cette question et plus largement à la loi du 12 avril 2021 sur les prix et la protection du consommateur. Lors de cette rencontre, les représentants des services du ministère ont tenu à remercier, en présence des journalistes présents, le ministre Abdou Karim Fofana pour la dotation du ministère en moyens humains et matériels supplémentaires avec notamment la mise à disposition de 100 véhicules pour les contrôleurs, le recrutement de 1000 volontaires de la consommation, le développement d’une plateforme web, en partenariat avec Orbus/Gaindé 2000 permettant de recueillir des données sur le terrain en temps réel.

Difficile mais réelle régulation des loyers

Sur la régulation des loyers après l’application du décret présidentiel entré en vigueur le 1er mars 2023, des difficultés liées à l’attitude de certains bailleurs sont constatées. Toutefois, de réelles avancées ont été notées. La plus significative est sans doute la création de la Commission nationale de régulation des loyers des baux à usage d’habitation (CONAREL). Cette commission a permis, selon les chiffres rendus publics, de régler 2000 cas contentieux depuis sa création. Invité récemment dans l’émission « Toute la Vérité » sur SEN TV, Abdou Karim Fofana déclarait à ce propos : « En créant la CONAREL nous avons mis en place une structure de conciliation. (…) En 2014 une étude de l’ANSD a montré que grâce à la loi sur le loyer, les loyers ont baissé. Et aujourd’hui, depuis le mois de mars, les études ont montré que les loyers sont en baisse. Maintenant il y a des contentieux, on y travaille. Ma préoccupation, c’est la confiance que les bailleurs et les locataires doivent avoir dans l’administration et qu’ils aient les réflexes d’aller vers les structures dédiées pour exposer les problèmes et que ce soit réglé de façon pacifique et efficace. » Dont acte, en attendant, une évaluation plus exhaustive au mois de mars 2024. Le décret portant baisse des loyers aura alors un an.

Massamba Diouf

ÉLECTION DE 2024

AKF : «Amadou Bâ est le meilleur profil ! Il faut

ire les divergences et se focaliser sur l’essentiel pour une victoire au 1er tour»

Le responsable de l’Alliance pour la République (APR), par ailleurs ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement, a haussé le ton pour ramener à la raison ses camarades hostiles à la candidature du Premier ministre. Abdou Karim Fofana, qui présidait un meeting de soutien à Amadou Bâ aux HLM, a rappelé aux réfractaires, au-delà des petites querelles, les véritables enjeux de la prochaine élection présidentielle.

« L’enjeu, ce n’est ni la continuité, ni la rupture. Le vrai débat réside dans la réalisation des prochaines étapes du Plan Sénégal Émergent (PSE). Et le chef de l’État, Mackcy Sall a été très clair sur la question, lors du Conseil national de l’Alliance Pour la République (APR) » a rappelé le ministre Abdou Karim Fofana. Dans son raisonnement, le responsable de l’Alliance pour la République (APR) a rappelé, qu’en termes de gouvernance, les régimes se sont succédés depuis 1960 en tenant compte des réalités et exigences du moment.

« Les centres d’intérêt du Président Léopold Sédar Senghor à l’époque, sont différents de ceux de son successeur Abdou Diouf. Il en est de même pour le Président Abdoulaye Wade et le Président Macky Sall ». Par conséquent, le vrai débat, dira le porte-parole du gouvernement, « c’est la prise en compte de la question de l’emploi des jeunes, la souveraineté, l’industrialisation pour garantir un avenir meilleur aux jeunes sénégalais afin qu’ils puissent se réaliser dans leur propre terroir ».

Ainsi, pour la concrétisation de ces futurs chantiers, estime Abdou Karim Fofana, « le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), Amadou Bâ, reste le meilleur profil ». Le ministre a également saisi l’occasion pour lancer un appel solennel pour mettre un terme aux divergences au sein de la coalition BBY. « N’acceptons pas d’être divertis et ne donnons aucune place aux démons de la division », a-t-il martelé à l’endroit de ses camarades républicains et de la mouvance présidentielle.

Serigne Diabel Ngom

(SOURCE : HEBDO « 5 SUR 5 »)