Le chef de l’État, Macky Sall, a annoncé lundi, lors du lancement des concertations sur la lutte contre la vie chère, une série de mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais et promouvoir le consommer local.

Le Premier ministre, Amadou Bâ, les ministres du Commerce et de l’Agriculture, les associations de consommateurs, de commerçants et des représentants du patronat, entre autres, ont pris part à la réunion présidée par le président Sall.

Le chef de l’État a insisté auprès du gouvernement à appliquer, d’ici la fin du mois d’octobre, les décisions issues de ces concertations.

Les représentants du patronat et des commerçants ont demandé la suppression des taxes sur l’huile, la décongestion du port de Dakar, la mise sous homologation des produits, la mise en place de corps de contrôle des prix, l’application effective de la loi régulant le loyer, et l’application de la loi sur le tabac, entre autres.

Le président de la République a expliqué que « des facteurs exogènes » sont la cause de la cherté de la vie notée au Sénégal.

Il a rappelé les actions mises en place, depuis près de trois ans, pour maintenir une trajectoire de croissance et faire du Sénégal un pays émergent à l’horizon 2035. Elles visaient aussi à « minorer » les effets de la crise sur les citoyens les plus vulnérables, a-t-il ajouté.

Cependant, a relevé le chef de l’État, malgré ces efforts, le coût de la vie est toujours cher. Et, « s’il faut diminuer nos investissements pour soutenir les populations, nous le ferons parce que nous craignons que 2023 soit plus dure encore », a-t-il dit.

Ainsi, il a annoncé la mise en place d’une quinzaine de mesures pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais et promouvoir le consommer local.

Il a à cet effet instruit le gouvernement d’accélérer le paiement de la compensation de 15 milliards de francs CFA dus aux meuniers et le paiement de la subvention pour le riz paddy prix aux producteurs.

À cela s’ajoutent la suspension des droits d’accises sur les corps gras et les importations d’huile, l’ouverture de négociations avec le gouvernement indien sur l’importation du riz.

Il a insisté sur le renforcement des contrôles des prix et les moyens matériels des services du ministère du Commerce. Ainsi, 1000 jeunes volontaires seront enrôlés pour veiller à l’application des prix.

Le Chef de l’État veut également une décongestion du Port autonome de Dakar et une parfaite maîtrise des droits et frais de passage portuaire.

Il a suggéré la mise en place d’un numéro vert opérationnel pour informer de façon « efficace » le ministère du Commerce et la mise en place d’ »un système d’information, d’alerte et de suivi » des prix et la poursuite des mesures visant à fixer durablement les prix.

Macky Sall a préconisé une concertation périodique avec les associations de consommateurs et de commerçants de même qu’une « réorganisation » de la distribution des produits.

Le Président Sall a demandé la « relance » de la production agricole en impliquant le secteur privé dans la production et l’amélioration du cadre de gestion des filières, de la protection des productions et de promouvoir le consommer local.

Cependant, il a invité les associations de consommateurs, de commerçants, producteurs et le patronat sénégalais à participer « de manière responsable » à la bonne conduite du pays.

Le chef de l’État a émis le souhait que les deux parties travaillent « ensemble davantage pour rendre opérationnelles les décisions prises », car, a-t-il dit, « toutes les solutions prises sont à notre portée ».