«Le Synpics dénonce avec la plus grande fermeté le comportement violent et indigne de Thierno Birahim Fall qui n’hésite pas à faire recours à la violence sur ses agents, qui plus est des femmes. Il condamne l’usage de la violence qu’elle soit physique ou verbale d’où qu’elle vienne. Ce fait est encore plus regrettable venant d’un agent qui représente l’État du Sénégal à son poste», lit-on dans le communiqué du Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics). Le document sur la situation de l’Agence de presse sénégalaise (Aps) est signé par le Secrétaire général chargé des revendications Makhaly Ndiack Ndoye.

Revenant sur les faits, ledit syndicat renseigne : «Ce dimanche 2 février 2020, le Synpics a appris avec surprise la décision prise par la direction générale de l’Aps de licencier Mmes Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade, respectivement chef du service commercial et chef du service administratif et financier. Le Synpics a également pris acte de la mesure de suspension dont fait l’objet notre confrère Ahmadou Bamba Kassé, par ailleurs secrétaire général du Synpics». Selon les membres du Ben, ces décisions arrivent à la suite de nombreux incidents qui ont opposé ces agents au directeur général de l’Aps. Il faut rappeler, soutiennent-ils, que le 24 décembre 2019, par une note de service, M. Thierno Birahim Fall, Directeur général de l’Aps, avait démis Mmes Diagne et Wade de leurs fonctions respectives pour nommer des directeurs. À les en croire, l’illégalité de cette décision lui avait été signifiée aussi bien en réunion de Conseil d’administration annuel le 26 décembre, que par la lettre N°002350 du 31 décembre 2019 du ministre de la Culture et de la Communication. «M. Abdoulaye Diop lui donnait ainsi instruction de suspendre «la note de service du 24 décembre 2019 portant nomination aux postes de responsabilités faisant référence à la Société Nationale Sn-Aps». Une société nationale dont le statut n’a été voté que le 27 décembre 2019 à l’Assemblée nationale. Il n’existe pas, jusqu’à ce jour, de décret de promulgation», note-t-on dans le communiqué.

Les syndicalistes d’indiquer : «Étant dans leurs droits, Mmes Diagne et Wade ont refusé d’appliquer la décision jugée illégale par la tutelle et donc de procéder à la passation de service malgré le harcèlement quotidien. Le 29 janvier 2020, M. Thierno Birahim Fall a décidé de passer outre les instructions du ministre Abdoulaye Diop pour faire appliquer ses décisions illégales. Accompagné d’un menuisier et d’un huissier de justice, M. Fall a expulsé Mmes Diagne et Wade de leurs bureaux en utilisant la manière forte». Avant de poursuivre : «La vidéo de cette intervention est apparue sur le net où on voit le directeur général faire preuve de menaces à l’encontre des deux agents. Pièces à l’appui, Mesdames Diagne et Wade ont porté plainte. Le Synpics les soutient totalement dans cette démarche». Non sans ajouter : «Le dernier acte en date dans l’escalade du Directeur général est la décision prise de licencier Mmes Diagne et Wade et de suspendre M. Bamba Kassé qui a osé apporter son soutien en tant que syndicaliste à ses collègues. Les intéressés, informés par la presse, attendent de recevoir la notification officielle de ces mesures». Pour finir, le Synpics dit apporter «son soutien total et indéfectible à mesdames Yaye Fatou Mbaye Diagne et Fatou Diop Wade et à Bamba Kassé et se réserve le droit de mener toute action pour le respect de leurs droits».