Allocution du candidat Abdou Khadre Gaye à la cérémonie d’investiture

Je m’appelle Abdou Khadre Gaye. Les jeunes qui soutiennent ma candidature disent AKG. J’en fais volontiers mon nom de campagne. Je ne dirais pas « j’aime Dakar Plateau ». Parce que « je suis Dakar Plateau ». Je suis né au pénc de Thieudeme, à Keur Gou Mag, au 16 avenue Jean Jaurès où j’ai respiré pour la première fois l’air pur de Dakar Plateau. Où, pour la première fois, j’ai contemplé son ciel pur et goutté sa terre amère.

En prenant de l’âge, je me suis promené dans ses rues : elles étaient dégagées, à l’époque. Dégagées, propres, bordées d’arbres formant par endroit des arcs de triomphe et remplis du ramage des oiseaux. Sandaga, la soudanaise, dont la démolition récente a attristé bien des cœurs, était nettoyé à l’eau de mer et ses limites bien tracées et respectées. Il y avait une maison des jeunes et un grand stade à Reubeuss, ainsi qu’une école des arts à Niaye Thioker. Il y avait des terrains de football et de basket, des salles de cinémas, des jardins publics et des aires de jeu pour les tout-petits…

Il y avait des pénc fleurant la sagesse des ancêtres. Il y avait des falaises portant des forêts, des plages propres où on accédait par des escaliers en pierres de Rufisque… Il y avait Chien-vélo, Blockhaus et la corniche du camp Dial Diop. Il y avait le cap Manuel, la plage Hilton et les Escaliers de la Mort. Et l’avenue William Ponty faisait la fierté des habitants du Plateau. Et les enfants couraient partout dans les quartiers. Les populations étaient gaies… Et le nom de Dakar Plateau bruissait à l’unisson des vagues s’épanchant sur ses rivages de sable fin. Et grande était la fierté de ses habitants. Grande était la fierté de sa jeunesse…

Mais aujourd’hui ! Aujourd’hui, hélas, tout a changé. Partout c’est la décrépitude, la saleté et les mauvaises odeurs. Partout c’est l’encombrement. Et Dakar Plateau où l’on ne peut plus se promener en sécurité est devenu la capitale de l’enjambement et du contournement…

Aujourd’hui, pour parler comme le Coordonnateur de la plate-forme Sénégal 2035, il s’agit de redonner vie à la ville. Oui, redonner vie à la ville. Car la capitale de la capitale se meurt. Hélas, à Dakar Plateau, la mairie, notre principal outil pour remettre les choses à l’endroit, est fermée aux populations. Elle a à sa tête un homme qui en a fait sa propriété privée. Un homme qui n’a pas l’expérience du terroir et ne partage pas le rêve de ses habitants. Un politicien à l’esprit clivant qui a divisé Dakar Plateau en deux camps : ses partisans et les autres. Or, nous l’avons dit ailleurs, un maire, c’est comme une mère de jumeaux couchée sur le dos offrant généreusement ses mamelles à sa progéniture, un maire, c’est une pluie arrosant sans discontinuité la terre sur son passage, une pleine lune disponible pour tous les cœurs.

Oui, un maire, c’est, disent les lébou du Cap Vert, « la mère du pays » (Ndeyu Réewmi), couvant, telle une poule sous ses ailes protectrices, ses poussins jaunes. Un maire, c’est une oreille disponible, une épaule disponible, un cœur disponible, des jambes et des mains disponibles… Hélas, l’actuel maire de Dakar Plateau, après douze années de magistère, est toujours couché sur le ventre, des épines au dos, ne se soulevant que pour téter lui-même les mamelles liées à sa fonction. Sourd, muet et aveugle aux sollicitations des populations et à leur mal vivre, regimbant aux conseils, allergique à la critique, une seule préoccupation occupe son esprit, renforcer son pouvoir et en abuser, n’hésitant pas à trahir, à piétiner, à humilier alliés et administrés… Bref, j’ai déjà dit pourquoi il devait partir dans un papier largement relayé par la presse et disponible dans le net sous le titre : « Dakar Plateau : Pourquoi le maire Alioune Ndoye doit partir ? »

Ce faisant, j’avais répondu à la première question à laquelle doit répondre tout candidat à une élection où la loi donne au postulant sortant la possibilité de se représenter : « Pourquoi doit-il partir ? »

Quant à la deuxième question : « Pourquoi j’aspire à diriger la mairie ? », la note de présentation du candidat que je suis y répond. Permettez-moi de ne pas y revenir.

Je m’en vais maintenant répondre à la troisième question, la plus importante pensent d’aucuns (Qu’est-ce que je propose ?) en vous présentant succinctement quelques aspects du programme que nous mettrons en œuvre une fois que nous serons élus inspiré de l’ambitieux programme que le coordonnateur de notre plate-forme a pour la ville de Dakar.

Il s’agit de ma lettre de candidature que j’adresse à tous les habitants et usagers de la commune de Dakar Plateau.

La vision est claire : rendre la mairie de Dakar Plateau aux populations de Dakar Plateau pour en faire une commune moderne dans un horizon compris entre 2022 et 2032 à travers un plan stratégique qui vous sera soumis prochainement.

Le credo, simple : la participation citoyenne, encore et toujours, afin de capter la solide expertise de tous les fils du Plateau diffuse dans la population.

L’objectif : redorer le blason de la commune, améliorer le cadre et les conditions de vie des populations.

En quoi faisant :

D’abord en impulsant une participation citoyenne de toutes les populations. Cette approche traduit l’esprit de la décentralisation par l’installation de conseils de quartier dont les bureaux, élus par l’AG des quartiers et installés par le maire, auront en charge de recueillir l’expression des besoins des populations et de gérer au quotidien les affaires de la cité. Les chefs de quartier et les imams seront membres d’office des bureaux des dits conseils.

Il sera dressé un répertoire des compétences par quartier dans tous les métiers et domaines d’activité des personnes physiques et morales. Le soutien et l’accompagnement de la mairie seront accordés à toutes les organisations, jeunes entrepreneurs, artistes, artisans, sportifs, etc. qui en auront besoin.

Ce premier point concerne la gouvernance.

En matière d’éducation et d’insertion

Les établissements scolaires seront reconstruits ou réfectionnés et équipés chaque fois que nécessaire, entretenus par un personnel d’appoint et dotés en fournitures, matériels et tenues scolaires ainsi qu’en supplément alimentaire et en unité d’infirmerie. Des oscars de l’excellence primant les meilleurs élèves, les meilleurs enseignants et les meilleurs établissements scolaires seront organisés en partenariat avec l’Inspection d’Académie. Les daara bénéficieront du même traitement. L’association des élèves et étudiants du Plateau sera accompagnée pour un meilleur encadrement et suivi des élèves et étudiants jusqu’à leur insertion éventuelle dans le monde du travail.

Un incubateur communal pourrait être mis en place dans la perspective d’une insertion économique appropriée de la cible en partenariat avec le dispositif national d’insertion des jeunes.

Concernant la santé

Pour le relèvement de la qualité des soins, la subvention annuelle aux structures sanitaires sera revue à la hausse et comprendra trois tranches : équipement, médicament et finance. Chaque structure sera responsable des infirmeries scolaires qui seront ouvertes dans sa zone et où seront positionnées des agents de santé avec tout le matériel et équipement nécessaire. A chaque période de navetane des assistants médicaux seront affectés à chaque ASC pendant toute la durée des compétitions.

L’accès à la carte sanitaire sera démocratisé, les programmes de l’Etat comme ceux du PNT, du PNLP, du CNLS et ceux du district sanitaire seront accompagnés. Des formations en secourisme, premiers soins, sensibilisation sur les grandes pandémies et à la prévention routière  seront offertes aux membres des ASC et autres associations de quartier. La cohorte constituera le corps des volontaires en charge des activités de sensibilisation et de prévention qui seront organisées dans les quartiers et les établissements scolaires à l’approche de chaque hivernage et chaque fois que nécessaire en partenariat avec le service d’hygiène.

Dans le domaine de l’action sociale

Les secours aux indigents, l’assistance aux familles démunies, aux veuves, aux orphelins, aux malades, aux retraités, etc. seront organisés de concert avec les conseils de quartiers. Les bourses et aides aux élèves et étudiants, se feront en rapport avec leur association.

Les dahira et autres associations confessionnelles seront assistés, de même que les grandes cérémonies religieuses et les différents pèlerinages.

Un assistant social sera recruté pour accompagner tout ce domaine.

Des services techniques communaux seront créés afin de gérerla logistique de la commune (corbillards, ambulances, camions de curage, matériels de cérémonie et autres) et tous les services y afférents et de répondre correctement aux attentes des populations.

Des jeunes, sous l’autorité d’un agent voyer et d’un chef de la division environnement, seront formés à ces tâches.

A ce titre nous proposons de responsabiliser les jeunes de la localité selon une approche de proximité.

Il sera procédé à une modernisation de l’état civil en termes d’équipements et de personnel dans les centres de l’Hôpital Principal et de Le Dantec.

Sécurité, environnement et cadre de vie

Des brigades seront constituées : brigade jaune pour la sécurité et brigade verte pour l’environnement et le cadre de vie. Le branchement à l’égout et à l’eau potable sera universalisé. Des campagnes de reboisement, de pavage, d’éclairage et d’assainissement des quartiers seront organisées. Des jardins seront aménagés. Les plages seront sécurisées ainsi que les débarcadères traditionnels. Des aires de jeux pour les enfants seront ouvertes dans les quartiers et autres espaces qui pourront en abriter. Des concertations seront organisées avec les commerçants de rue et les riverains pour restructurer l’occupation anarchique de la voie publique. Des centres commerciaux seront créés pour libérer les trottoirs après un recensement exhaustif des marchands de rue.

Des parkings seront aménagés et la réglementation du stationnement réorganisée.

Jeunesse, sport et loisirs

Sur le site du Service d’Hygiène sera ouvert un centre socio culturel ou la jeunesse pourra s’occuper dans des loisirs sains, s’épanouir, s’informer et se former. La formation professionnelle sera de mise et la formation aux  métiers de startup encouragée. Les jeunes entrepreneurs seront encadrés et accompagnés pour l’obtention d’un financement. La subvention aux ASC sera renforcée et élargie aux associations de développement. Elle comprendra deux tranches : une pour le football, une autre pour la culture et les activités citoyennes. La coupe du maire, véritable occasion de communion des fils du Plateau autour du ballon rond et des activités culturelles et citoyennes, sera organisée tous les ans ainsi que la colonie de vacances des enfants. La mairie se mobilisera pour la restitution du stade Assane Diouf ou la construction d’un autre stade ainsi que la préservation des plages et du domaine public maritime. Elle signera des accords avec les établissements dotés d’espace pour l’aménagement de terrains de sport.

Un traitement spécial sera réservé aux femmes et aux jeunes filles. Un espace leur sera dédié où elles pourront mener leurs activités, se concerter, échanger des expériences et se former. Toutes les badianou gokh seront recrutées par la mairie, renforcées en compétence de médiation sociale et équipées. La section locale de la croix rouge sera mise à contribution.

Il sera ouvert, pour les personnes du troisième âge, une maison où elles pourront se retrouver, se détendre et s’occuper sainement.

Culture et communication

Comme précédemment annoncé, les artistes seront répertoriés, encadrés et soutenus. Un festival annuel sera l’occasion d’expression des talents du Plateau dans leur diversité. Le patrimoine des pénc sera revisité, répertorié et sauvegardé. Un circuit touristique sera tracé et un espace d’incubation aux cultures et traditions ouvert. Des supports de communication seront mis en place pour accompagner ce travail. La mairie mettra sur pied un studio d’enregistrement et un groupe de presse communautaire (journal, radio, télévision).

Bref, le rêve, vous l’avez compris, c’est de mobiliser tous les enfants du Plateau sans exclusif pour remettre la commune sur les rails de l’émergence, du développement et du bien-être.

La concertation sera permanente. Le suivi et l’évaluation seront de rigueur.

Les anciens maires et tous les ex conseillers, les grands entrepreneurs et hommes d’affaire, les autorités coutumières et religieuses ainsi que la diaspora seront mis en contribution.

Nous le pouvons, parce que nous sommes Dakar Plateau.

Dakar, le 30 octobre 2021

PARCOURS : Qui est Abdou Khadre Gaye, AKG ?

Abdou Khadre Gaye est né au pénc de Thieudeme, à Dakar Plateau. Il a commencé son initiation coranique à la mosquée du quartier avec Mame Babou Ndiaye, puis avec Alkhassim Ba, un érudit Guinéen d’une grande probité morale. Il a passé toute son enfance et sa jeunesse à Dakar, avec quelques séjours pendant les vacances scolaires à Ndangane Sambou, dans le Sine, et à Dagana, dans le Walo, qui le décompressaient des années scolaires passées à l’école Lat Dior, Fleurus, Kleber, Delafosse et à l’UCAD. Gestionnaire de formation, il a travaillé comme comptable à Novotel Dar El Barka, à Nouakchott, en Mauritanie, puis au groupe SNEAD et à la GEAUR avant d’occuper le poste de directeur administratif et financier de la SOPROKA.

Acteur du grand mouvement Set Sétal des années 1989 qui a changé positivement le visage du mouvement associatif Sénégalais, il est membre fondateur de la défunte CAMCUD (Coordination des Associations et Mouvements de la Communauté Urbaine de Dakar) et a été président de la Jeunesse Amicale de Thieudeme (JAT), du comité de santé du poste de Sandial, du centre de santé de Dakar Plateau, du District Sanitaire Sud de Dakar et président de la commission culturelle puis secrétaire général du Conseil Consultatif de la ville de Dakar.

Il est le président fondateur de l’EMAD (Entente des Mouvements et Associations de Dakar, devenu Entente des Mouvements et Associations de Développement), membre du bureau de l’AES (Association des Ecrivains du Sénégal) et du COSAS (Coalition Nationale pour la Santé et l’Action Sociale), membre du CONGAD, du CCM Sénégal, du Cadre de Concertation, de Coordination et d’Action de Plaidoyer pour la Santé (USAID Sénégal), du CDPE (Comité Départemental pour la Protection de l’Enfant), de la Plateforme pour la gestion des côtes  de la ville de Dakar et directeur de publication du journal d’information historique Infos Penc.

En sa qualité de Président de l’EMAD, il a eu à coordonner, entre autres :

Le forum Siggi : « Après dévaluation, ressaisissement et lutte contre la pauvreté », avec Enda TM ;

Le Festival Panafricain des Droits de l’Homme, avec la Fondation Afrique Avenir ;

Les Journées du Détenu, dites Journées Solidarité Prison, le Pacte pour le Civisme et la Citoyenneté (PCC) et les Operations Médecin Sans Blouse, initiés par l’EMAD ;

Les Universités de l’EMAD, dite Pencum Emad ;

Les programmes Sida, Paludisme et Tuberculose du Fond Mondial ;

La campagne de sensibilisation communautaire sur les risques liés à la route et aux comportements routiers du Fonds Européen de Développement ;

Le Festival Mémoire des Pénc et Villages de Dakar (FESPENC) avec la collectivité lébu des douze pénc de Dakar, la commune de Dakar Plateau, la ville de Dakar, l’Union Européenne, l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique ;

Le Projet de riposte à la Covid-19 dans les quartiers périphériques et anciens quartiers de Dakar, And, Aar, Aaru (3A), avec Plan International Sénégal.

Formations complémentaires :

Gestion des ressources humaines ;

Gestion de projets de développement ;

Médiation et assistance technique culturelle ;

Encadrement, renforcement organisationnel et développement institutionnel d’organisations communautaires de base et de communautés traditionnelles ;

Approche cadre logique, entrepreneuriat social et sauvegarde du patrimoine.

Autres expériences et qualifications :

Plus de trente ans de volontariat au service du développement à la base ;

Plus de vingt ans d’expérience dans la mise en œuvre de projets de développement et de conseil auprès d’organisations communautaires de base et de communautés traditionnelles ;

Nombreuses interventions dans la promotion de l’environnement, du cadre de vie, de la santé et du développement communautaire ;

Excellente expérience dans la promotion de patrimoines historiques s’appuyant sur des démarches participatives et d’accompagnement à la valorisation des savoirs faire communautaire ainsi que de la gestion des ressources humaines en milieu associatif : gestion des engagements  bénévoles et  motivation du volontariat ;

Participation aux travaux du comité national préparatoire d’habitat 2 (2e conférence mondiale sur les établissements humains d’Istanbul), à l’inventaire national pilote du patrimoine culturel immatériel au Sénégal et au comité de rédaction de l’Histoire Général du Sénégal des origines à nos jours ;

Animation d’ateliers, de conférences et consultance.

Rencontres  et séminaires nationaux et internationaux dont :

Global Forum 94 à Manchester en Angleterre ;

Séminaire de formation sur le thème : « Décentralisation et Gestion des Collectivités locales » ; 

Atelier de réflexion sur les initiatives de développement urbain : « quels enjeux et quels impacts sur la gestion et le développement des villes africaines ? » ;

Atelier de concertation sur le Développement Social des quartiers et des villes « réalités et stratégies d’intervention en Afrique de l’Ouest » ;

Ateliers sur les risques majeurs : « problématique et enjeux des risques majeurs » ; «  dispositif de gouvernance des risques majeurs et les capacités des acteurs ».

Publications en tant qu’auteur :

Ouvrages édités :

Yaay Kan ? Qui es-tu ?, pièce de théâtre

Les Chantiers de L’homme, essai

Contributions et articles de presses divers

Ouvrage en attente d’édition :

Les Chantiers de l’Homme 2, essai

Ouvrages en chantier :

Le Peuple Lébou à travers les Ages, essai

Le Roman de Dakar Plateau, roman

Raconte-moi une histoire, roman

Œuvres collectives :

Etudes et réflexions sur La Camisole du Dr Cheikh Kante, essai

Catalogue de l’inventaire national pilote du patrimoine culturel immatériel

Publications dans le cadre de l’EMAD :

Miroir Lébou, beau livre

Catalogue des musiques traditionnelles lébou

CD des musiques traditionnelles lébou et clips

Infos Pénc, le journal des pénc et villages lébou

Film documentaire sur les musiques traditionnelles lébou

Titres et reconnaissances honorifiques :

Prix du citoyen modèle 2013 et 2018 et attestations de reconnaissance diverses