Au terme d’un week-end de discussions, la CEDEAO et les putschistes au pouvoir à Bamako sont d’accord sur deux choses : transition composée essentiellement de militaires et possibilité offerte à IBK de vaquer tranquillement à ses occupations.

La junte au pouvoir au Mali, depuis qu’elle a renversé le président Ibrahima Boubacar Keïta, le mardi 18 août 2020, souhaite qu’un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans, selon des sources internes à la junte et à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Des informations qui surviennent à l’issue de 48h de pourparlers entre l’organisation ouest-africaine, venue en délégation à Bamako, et les officiers du Conseil national pour le salut du peuple.

«La junte a affirmé qu’elle souhaite faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l’État malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l’État», indique une source au sein de la délégation ouest-africaine à Bamako. Un responsable de la junte confirme «les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composé de militaires».

Autre annonce majeure : Les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) acceptent que le président de la République déchu Ibrahima Boubacar Keïta retourne à son domicile, ont indiqué dimanche soir des sources de la CEDEAO et de la junte. «Et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème», a également indiqué la source de la CEDEAO. À l’issue de discussions, la CEDEAO et la junte sont d’accord pour tourner la page IBK.

Quant à l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, arrêté en même temps que le Président Ibrahim Boubacar Keïta et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, «nous avons obtenu de la junte qu’elle accepte qu’il soit dans une résidence sécurisée à Bamako», a ajouté ce responsable ouest-africain.