Après Sabassy Faye, nous découvrons Ousmane Racine Thione. Dans un contexte politique marqué ces dernières années par une succession de décisions de justice arbitraires et iniques pour écarter de la course présidentielle le chef de l’opposition politique, le verdict du juge Ousmane Racine Thione, rendu ce jeudi 14 décembre au tribunal de Dakar, redonne espoir.
Le magistrat demande la réintégration du candidat Ousmane Sonko sur les listes électorales, confirmant ainsi le jugement rendu par Sabassy Faye en octobre au tribunal de Ziguinchor avant d’être cassé par la Cour suprême mi-novembre.
C’est une autre véritable éclaircie dans le ciel ténébreux de la justice sénégalaise qu’il faut apprécier à sa juste valeur, tant le niveau de dépit collectif envers le troisième pouvoir avait atteint tous les sommets.
Les nombreuses réactions euphoriques des Sénégalais, exprimées allègrement aussi bien dans les foyers qu’à travers les réseaux sociaux à l’annonce du verdict, illustrent bien l’inattendu de cette décision, célébrée comme une victoire. Signe d’un soulagement populaire et reflet de l’immense espoir qu’incarne Ousmane Sonko.
Le juge Thione, à la suite de Sabassy Faye, est venu donc nous rappeler qu’il y a encore des magistrats honorables, fidèles à leur serment professionnel de rendre des décisions impartiales basées uniquement sur le droit.
Cette décision si importante dans un contexte extrêmement polarisé nous rappelle également qu’il y a toujours des juges courageux au Sénégal, dans la lignée de Kéba Mbaye, qui se dressent comme un phare dans la nuit sombre de la justice sénégalaise.
Ils sont guidés par une conviction inébranlable envers la loi et l’équité, même au milieu des tempêtes de l’intimidation et des menaces étatiques. L’honneur qui les habite en toutes circonstances est élevé au-dessus des calculs circonstanciels pour satisfaire les lubies déraisonnées et fantaisistes d’un chef de l’État hanté par la perte prochaine du pouvoir.
Dans un Sénégal où les décisions judiciaires sont très souvent politisées ou influencées par des intérêts puissants venant de tous les bords, le juge courageux se distingue par sa ténacité à rester impartial et à suivre la voie de la vérité. Il ne se plie pas aux pressions extérieures, résistant aux vents de la popularité momentanée pour rester fidèle à son serment de défendre la loi.
Il sait que ses décisions peuvent avoir un impact durable sur la société et sur l’évolution du droit. Il agit avec la fermeté de caractère nécessaire pour remettre en question le statu quo lorsque la justice l’exige, même si cela signifie affronter de réelles menaces sur sa vie professionnelle ou familiale.
L’héritage d’un juge courageux va bien au-delà de sa carrière. Il incarne l’idéal de la magistrature en inspirant les générations futures à poursuivre la quête infatigable de la vérité et de la justice, faisant ainsi progresser la société vers un avenir plus équitable et éclairé.
Nous espérons que les fonctionnaires de la CENA et de la DGE retrouveront enfin toute la lucidité nécessaire et comprendront toute la responsabilité historique qui pèse sur leurs épaules en évitant toute forme de dilatoire dans la remise des fiches de parrainage au chef de l’opposition sénégalaise. La justice a tranché, Ousmane Sonko est remis légalement dans la course à l’élection présidentielle 2024.
* MEMBRE DU SECRÉTARIAT NATIONAL
À LA COMMUNICATION DE PASTEF