Il est trop tôt pour le dire. À ce stade, plusieurs hypothèses sont possibles, toutes envisageables. Le scénario le plus brutal est évidemment celui d’un chaos.
Une éventualité que personne ne souhaite, mais qui reste tout à fait probable si la logique de l’escalade persiste.
Pour éviter le chaos, le Président de la République, Macky Sall, a évoqué un dialogue pour fixer la date de la tenue de la Présidentielle.
L’Objectif noble recherché : permettre aux uns et aux autres d’exprimer librement leurs divergences pour «décrisper» l’atmosphère.
L’enjeu de ce dialogue est d’aboutir à des consensus qui reflètent les intérêts du Sénégal. Même les candidats « spoliés », à l’instar de Karim Wade, doivent y prendre part à ce conclave.
À ce stade, ce n’est pas l’idée dominante. L’objectif d’une certaine opposition n’est pas le dialogue, mais le départ de Macky Sall. Dans l’opposition, chacun joue désormais sa propre carte.
Reste que face à une opposition dont la marque de fabrique est aux échappées solitaires, en plus d’être marquée au fer rouge du sceau de chacun pour soi, c’est le suicide collectif qui risque d’être la rançon.
Le grand péché de l’opposition est de s’être toujours entendue pour ne pas s’entendre. Elle a une drôle de stratégie qui consiste à donner la priorité aux luttes de clans.
Résultat des courses, la lutte a toujours été dévoyée. Il semble que la désinformation et les polémiques sont hélas l’unique arme, non conventionnelle et de destruction massive, entre les mains inexpertes d’une opposition atomisée.
De surcroît sans chef, sans relais populaires, sans ambitions et unie seulement dans son incapacité à donner sens à une alternative politique.
Nous avons une opposition divisée qui s’affronte, incapable de comprendre les enjeux. Croyait-elle benoîtement que le président de la République allait se retirer du pouvoir et accepter le chaos.
Lorsque j’entends parler certains ténors de l’opposition, je suis estomaqué à chaque fois par leur immaturité politique, un amateurisme qui leur fait oublier les vraies priorités, l’unité de la nation.
Les opposants refusent le dialogue parce qu’ils ne veulent que Ousmane Sonko sorte de prison. Ces opposants connus de tous souhaitent qu’Ousmane Sonko reste en prison. Ils pensent que sa sortie leur sera préjudiciable. C’est la triste vérité !
MOUHAMADOU LAMINE MASSALY
Président de l’Union pour une Nouvelle République (UNR)