Le directeur des Aires marines communautaires protégées (DAMCP), le colonel Mamadou Sidibé, préconise la mise en place à Dakar d’une réserve de biosphère pour lutter efficacement contre les inondations devenues récurrentes ces dernières années dans la capitale pendant l’hivernage.

«La mise en place d’une réserve de biosphère va permettre, dans le cadre d’un plan d’aménagement concerté avec les populations et les techniciens, de restaurer les jonctions naturelles des zones humides de la région de Dakar’’, a dit M. Mamadou Sidibé dans un entretien accordé à l’APS. En effet, une étude sur la caractérisation des zones humides de la région de Dakar a révélé que ces lacs sont actuellement dénaturés et tous leurs points de jonctions occupés par des bâtiments et des maisons. ‘’Cette occupation anarchique, a complétement changé la configuration des zones humides, en rétrécissant et en emprisonnant les réseaux d’évacuation des lacs’’, a ajouté le directeur des Aires marines communautaires protégées (DAMCP). Parmi ces zones humides menacées dans la région de Dakar, a-t-il cité, il y a entre autres la zone des Niayes, les lacs de Toubab Dialaw, de Bargny, de Diamniadio, de Sendou, de Mbao, ou encore dans la Zone de captage des eaux pluviales (Dakar). Il a rappelé que par le passé dans la région de Dakar, il y avait un réseau naturel de connectivité et de jonction d’une dizaine de lacs qui évacuaient toutes les eaux pluviales vers la mer ou d’autres zones basses de la région. ‘’Mais aujourd’hui, a déploré M. Sidibé, ce réseau hydrologique est complétement occupé au fil de plusieurs années de baisse de la pluviométrie par des maisons et édifices’’. Malheureusement, a-t-il poursuivi, ces dernières années Dakar a enregistré ‘’d’importantes inondations du fait de pluies exceptionnelles avec les phénomènes des changements climatiques’’.

«Il suffit d’activer les bons leviers»

Pour lutter contre ces inondations, l’ancien chef de la Division des zones humides du ministère de l’Environnement a souligné que l’étude de caractérisation des zones humides menée par des universitaires et la Division des zones humides de la Direction des parcs est arrivée à ‘’la conclusion qu’il fallait créer la réserve de biosphère de Dakar qui aura principalement pour objectifs de promouvoir dans la région de Dakar, le développement durable, de protéger les écosystèmes terrestres, marins et côtiers tout en encourageant la conservation, concilier la conservation de la nature et développement économique ». Avec la réserve biosphère de Dakar, a-t-il encore expliqué, tout va se discuter, se fédérer avec les acteurs du terroir, dans le cadre d’un plan d’aménagement adapté à chaque zone humide de la région. ‘’Ce plan, a-t-il déclaré, permettra de nouveaux aménagements de quartiers de Dakar pour libérer de toute occupation les jonctions naturelles des zones humides de la région’’. Le colonel a assuré que l’Etat a la volonté de trouver des solutions aux problèmes d’aménagements de Dakar. ‘’On a le soutien de l’Etat, il suffit d’activer les bons leviers pour retrouver cette dynamique des écosystèmes dans la région de Dakar’’, a-t-il soutenu. Il a indiqué qu’au-delà de la mise en place de cette réserve, le Sénégal a initié le processus d’inscription de la réserve de biosphère de Dakar dans le réseau mondial des biosphères de l’UNESCO. ‘’Le comité dédié avait terminé le dossier et devrait le déposer au plus tard au mois de mai prochain’’, a-t-il ajouté.