La communauté musulmane du Fouladou, du Sénégal et des pays limitrophes se donne rendez-vous, chaque année, à la ziarra qui se déroule au village Islam Saliou. Initié en 1995 suite au rappel à Dieu du célèbre érudit de l’Islam Thierno  Saliou Diallo, ce grand moment de communion est prévu le 5 février prochain. Une occasion pour le site www.lepaysinfos.com de revisiter l’histoire de cette famille religieuse.   

Le village Islam Saliou a été créé en 1959 par Thierno Saliou Diallo sur instruction de Serigne Babacar Sy, défunt Khalife Général des Tidianes. Le village Islam Saliou situé à 26 km de Kolda sur la route de Pata est une grande école où l’on dispense des cours de Coran et de Sunna. Pour l’histoire racontée par Oumar Diallo, fils cadet du vénéré Thierno Saliou, «C’est après des études coraniques vers les années 1930 dans le Fouta Toro, que le jeune Saliou Diallo, avait vu en rêve, le grand soufi tidiane Serigne Babacar Sy. En provenance du village de Médina Ndiatbé, il décide d’aller à Tivaouane pour rencontrer le khalife de Seydi El Hadji Malick Sy. C’était en 1936.

À son arrivée dans la maison, il demanda à voir le Saint homme. Les habitants de la concession dénommée «Kaolack» lui disent que le marabout s’était retiré. Au même moment, Serigne Babacar Sy, ayant senti la présence d’un être humain pas comme les autres, sortit de la chambre. Serigne Babacar Sy salua son hôte  en lui donnant la main. Le jeune Saliou Diallo dit  au Khalife de Maodo Malick qu’il ne lui donnerait sa main que si ce dernier témoigne à l’au-delà qu’ils se sont vus ici-bas. Serigne Babacar Sy, dans sa courtoisie légendaire, dit au jeune garçon qui devait avoir 25 ans, qui t’a fait savoir le caché. Le jeune sourit et lui dit que j’attends votre serment.

Le marabout lui dit Inchallah, le jeune lui tendit la main. Serigne Babacar lui dit aussi à son tour, «je n’accepterai ta main que quand toi aussi tu me feras la promesse qu’on s’est vu dans ce bas-monde». Ils s’accordent et Serigne Babacar prit sa main et le fasse entrer dans sa chambre. C’est le même jour que Serigne Babacar Sy donna le «Idiassa» à Thierno Saliou Diallo et fait de lui un Moukhadam. Il lui donna l’autorisation de fonder un village situé dans une cuvette. Il y a beaucoup d’anecdotes qu’on pouvait encore vous raconter entre Serigne Babacar Sy et Thierno Saliou Diallo dixit Aboubakry Diallo, un des fils de Thierno Saliou.  C’est ainsi que ce jeune soufi de l’époque, Thierno Saliou, avant de fonder le village d’Islam Saliou, enseigna le Coran à Saré Mina.

À Dakar, plus précisément à l’Unité 17 des Parcelles Assainies, Ouztaz Ibrahima Diallo, un autre fils de Thierno Saliou y tient un daara avec plusieurs apprenants sous sa responsabilité dont certains vont également à l’école française. Pour l’anecdote et par pure coïncidence, Thierno Oumar Diallo, le fils cadet de Thierno Saliou, a été chargé de dispenser des cours coraniques aux enfants d’un des fils de Abdoul Aziz Sy Al Amine résidant à Dakar. Un jour, Thierno Oumar a dit au fils d’Al Amine que son père Thierno Saliou a reçu son « Idiassa » des mains de Serigne Babacar Sy. Tous deux sont allés voir Al Amine à Tivaouane et Oumar a raconté l’histoire révélée ci-dessus entre Serigne Babacar Sy et Thierno Saliou Diallo.

Feu Al Amine demande alors à son fils de lui apporter un registre. Vérification faite, ils ont vu le nom de Saliou Diallo. Aujourd’hui, c’est son fils El Hadj Thierno Amadou Diallo, un homme d’une grande piété qui continue l’œuvre de son père. Il possède un grand daara dans ce village où il enseigne le coran et la sunna à des centaines d’enfants venus d’horizons divers qu’il prend entièrement en charge. C’est un foyer religieux à l’instar des autres foyers religieux du Sénégal. Le village, qui a besoin de plus de considération, ne cesse de solliciter l’appui de l’État pour un mieux-être de ses habitants.