L’annonce de la visite officielle du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, au Sénégal avait soulevé une levée de boucliers sur la question de l’homosexualité. La question a été abordée, ce mardi, lors de la conférence de presse qu’il a animée, à l’instant, au Palais de la République, en compagnie de son hôte, Justin Trudeau, sensible sur ce sujet. « Moi, comme vous le savez très bien, je défends toujours les droits humains, et j’amène ces enjeux-là partout où je vais, avoue-t-il. Le président Macky Sall connait très bien mes positions là-dessus, et on en a parlé brièvement mais surtout on est en train de voir à quel point le Sénégal est un leader en matière de démocratie, et de valeurs. On a, tous, du travail encore à faire mais on a eu de très bonnes discussions là-dessus. » Mais, la réponse du chef de l’Etat du Sénégal ne s’est pas faite attendre. Sans gant et en prenant le soin de parler également en langue wolof sur cet aspect, sans doute pour toucher le public local, Macky Sall a été sans équivoque.

Adrien Barbier@AdrienBarbier · 17h

Justin #Trudeau à Dakar, en campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. #AFP en live

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Questionnés sur l’interdiction de l’homosexualité au Sénégal, #Trudeau a botté en touche tandis que Macky Sall n’a pas lâché le morceau: « pas de gay pride chez nous » #kebetu

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101:10 PM – Feb 12, 2020Twitter Ads info and privacySee Adrien Barbier’s other Tweets

« Je crois que Justin l’a bien dit, et en effet, nous en avons parlé. Evidemment, je respecte son choix d’être défenseur des droits, je n’en suis pas moins un, seulement les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture, et de civilisation. En fait, ces lois sont le reflet de cette vision, de notre manière de vivre et d’être. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. Le Sénégal est un pays de droit, c’est clair, un pays qui respecte les droits de l’homme mais c’est un pays qui a des lois qui interdisent en tout cas ce que le Code a indiqué, c’est, en réalité, l’exhibition, les relations contre-nature du point de vue de la législation. C’est cela qui est mis en œuvre mais ceux qui ont une orientation sexuelle selon leur choix ne font pas l’objet d’exclusion. Mais on ne peut pas non plus demander au Sénégal de dire demain on légalise l’homosexualité, et demain c’est le gay-pride. Ça, ce n’est pas possible », tranche-t-il.