Le fils du président malien Ibrahim Keïta, Karim, l’une des personnalités sur lesquelles s’était concentrée la contestation du pouvoir de son père, renversé par un coup d’État, a trouvé refuge dans un pays voisin, a indiqué ce jeudi 27 août une source diplomatique et dans son entourage. Les militaires qui ont pris le pouvoir le 18 août à Bamako avaient arrêté le chef de l’État, son Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, le chef d’état-major de l’armée ou encore le président de l’Assemblée nationale. Considéré par de nombreux Maliens comme personnifiant la corruption du régime, son fils Karim avait échappé à l’arrestation et l’on était sans nouvelle officielle de lui depuis lors. La junte, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a assuré jeudi avoir libéré Ibrahim Boubacar Keïta. Craignant pour sa sécurité, Karim Keïta, élu député en 2013, l’année de l’arrivée au pouvoir de son père, et réélu en 2020, a pour sa part «quitté le Mali par route il y a deux jours», a dit jeudi à l’AFP un député considéré comme très proche de lui. «Il m’a appelé. Il se porte bien», a ajouté cette source sous le couvert de l’anonymat, en laissant entendre qu’il pourrait se trouver au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire.
«Il a quitté le Mali depuis deux jours»
«Karim a pu grâce à Dieu quitter le Mali. Je ne dirai pas où il est pour des raisons de sécurité, mais je peux dire qu’il n’est pas au Maroc. Des militaires sont venus arrêter son garde du corps. On a compris qu’il était en danger. Il a quitté le Mali depuis deux jours», a confirmé un membre de sa famille, s’exprimant également anonymement. «Karim Keïta est actuellement dans un pays voisin du Mali», a pour sa part indiqué à l’AFP une source diplomatique africaine, sans plus de précision. En juillet, alors que la contestation contre le régime battait son plein, Karim Keïta avait démissionné de la puissante présidence de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale. Lors de grands rassemblements, des manifestants ont utilisé sous forme de posters des images le montrant lors de joyeuses fêtes à l’étranger avec des amis, en compagnie de jeunes femmes peu vêtues, pour le présenter comme un personnage aux mœurs légères pouvant se payer du bon temps alors que son pays souffrait. Karim Keïta avait assuré qu’il n’avait pas été chargé de la liste des invités et que ce déplacement privé n’avait rien coûté au contribuable.