Le département d’État a
souligné avant la visite de Mike Pompeo que les trois pays africains visités
étaient des « contributeurs majeurs à la stabilité régionale », à
commencer par le Sénégal, qui fournit environ 1 500 hommes à la Mission de
l’ONU au Mali.
À Thiès, Washington a mis en place un centre régional
d’entraînement à la lutte contre le terrorisme, à Thiès, à 70 km à l’est
de Dakar. Car c’est bien le sujet de la sécurité qui préoccupe les
Sénégalais comme leurs voisins du Sahel entier, face à la montée des violences
djihadistes. Pour le ministre sénégalais des Affaires étrangères Amadou Ba, qui
a tenu la conférence de presse aux côtés de Mike Pompeo, il faut déjà tirer les
conséquences des hésitations américaines. Il a indiqué que les États-Unis
avaient fait part aux dirigeants sénégalais « de leur volonté de retirer
leurs forces combattantes ». Il a souligné que, pour le Sénégal, cela ne
signifiait pas un retrait militaire américain du continent, les États-Unis apportant
un soutien en renseignement, en logistique et en formation à la lutte contre le
djihadisme. Le ministre sénégalais d’insister « nous souhaitons que les
Américains soient présents dans la zone. Nous souhaitons que les Américains
continuent de nous aider dans le domaine de la sécurité, dans le domaine de la
formation, dans le domaine de l’enseignement ». D’autant plus que le
Sénégal est communément salué comme une zone de stabilité et un partenaire
solide dans la lutte contre l’extrémisme. Le pays suit avec la plus grande
attention la réflexion américaine. Le chef de la diplomatie sénégalaise a
en tout cas souhaité voir que « l’Afrique puisse monter en première
ligne ». Mais, il a relevé l’absence de moyens militaires et financiers
africains, et rappelé la proposition du président Macky Sall de financer
l’effort, en accord avec la communauté internationale, en y affectant 1 %
du déficit budgétaire des pays africains. L’Afrique « a besoin des
États-Unis d’Amérique », a-t-il encore ajouté.